Sa sortie le 14 avril sur la création d’une consultation infirmière et l’ouverture aux paramédicaux d’un droit à certaines prescriptions avait été très commentée – et critiquée – par la médecine de ville, dans un contexte de vive tension autour des négociations conventionnelles, suspendues depuis trois semaines. Ce mercredi 24 avril, Frédéric Valletoux a cherché à apaiser le climat, sans pour autant se dédire sur les réformes en cours.
Au micro de France Inter, le ministre délégué à la Santé a d’abord réagi à l’étude de Doctolib sur les délais d’attente et l’accès aux soins, en rappelant qu’un quart des spécialistes de ville sont installés sur seulement 5 % du territoire. S’appuyant sur cette donnée, le ministre a expliqué « travaille[r] depuis longtemps pour inverser cette réalité, pour rendre plus accessible les soins, en favorisant les coopérations et les délégations de tâches ».
D’où sa volonté de faire évoluer les compétences, sans pour autant remettre en cause le rôle central du médecin. « On a eu peut-être pendant longtemps un système de santé qui était trop tourné autour du médecin et de la seule figure du médecin. Il est important, il est incontournable et il restera essentiel dans la prise en charge des Français. On ne soigne pas sans médecin et on ne soignera jamais sans médecin », a insisté Frédéric Valletoux.
Néanmoins, a-t-il ajouté dans un jeu d’équilibriste, « on peut faire monter en reconnaissance les professionnels autour, c’est ce qu’on fait, pour permettre effectivement que sur une prise en charge différente, une pathologie de longue durée qu’on doit suivre, on puisse le faire par d’autres professionnels ». Une façon de confirmer sa volonté de responsabiliser davantage les paramédicaux sans fragiliser le cœur du métier de médecin.
À l’hôpital, fin de la « culture de l’impunité »
En plein débat sur les violences sexuelles et sexistes à l’hôpital, Frédéric Valletoux a également insisté sur la nécessaire « tolérance zéro » à l’égard des harceleurs. « La culture de l’impunité, c’est terminé ! », a-t-il martelé.
Le ministre devait s’entretenir ce mercredi avec la Pr Karine Lacombe, qui a révélé l’affaire Pelloux. Comme il l’a annoncé sur X (ex-Twitter), il recevra le 29 avril les parties prenantes à l’hôpital (internes, médecins, directeurs d’établissement, etc.) et les représentants des Ordres professionnels début mai.
De ces échanges devront émerger « des pistes concrètes d’ici à quelques semaines pour tourner la page de cette triste période », a-t-il avancé, peut-être un peu rapidement tant la problématique du harcèlement sexuel et moral est ancrée à l’hôpital.
Dernier sujet sensible pour le ministre : la campagne des tarifs hospitaliers pour 2024 et la fronde des cliniques privées, qui dénoncent une « agression » à leur endroit et préparent une grève pour le 3 juin. « Les cliniques font d’un débat technique un sujet de politique publique », a taclé Frédéric Valletoux, qui a indiqué appliquer « les mêmes critères tarifaires à tous » – hôpitaux publics comme cliniques privées. « J’appelle les cliniques à la raison, a-t-il conclu, afin que tout le monde se remette au boulot. »
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