Macron attendu au tournant après ses promesses pour l'hôpital

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Publié le 26/03/2020

Crédit photo : AFP

À l'hôpital, les lignes pourraient bouger à la faveur de l'épidémie de Covid-19. Dans son discours prononcé mercredi 25 mars depuis Mulhouse, Emmanuel Macron a promis pour l'hôpital « un plan massif d'investissement et de revalorisation de l'ensemble des carrières » et ce dès la crise du coronavirus passée. Le chef de l'État a fermement déclaré son intention d'être « au rendez-vous de ce que nous vous devons ». Aux soignants, Emmanuel Macron promet d'apporter une réponse « profonde et dans la durée ».

Engagés depuis un an dans un mouvement inédit de défense de l'hôpital public, les collectifs inter-urgences (CIU) et inter-hôpitaux (CIH) n'ont pas manqué de réagir aux annonces du président de la République. Les deux collectifs se disent « très attentifs à ce que les déclarations présidentielles débouchent sur des actes » et promettent d'apporter « leurs propositions dans les discussions qui vont s’ouvrir ». « Les annonces du président de la République sont importantes mais elles doivent être traduites en décisions sanitaires et budgétaires immédiates et à plus long terme. Elles ne sauraient être des promesses sans lendemain », écrivent-ils.

En plus des primes exceptionnelles promises par Emmanuel Macron, les deux structures réitèrent les revendications qu'ils portent depuis des mois : revalorisation salariale « conséquente » des carrières, embauche de soignants, fin du financement à l'activité et instauration d'une nouvelle gouvernance à l'hôpital. Interrogé sur BFMTV, le Dr Christophe Trivalle, gériatre à l'hôpital Paul-Brousse (AP-HP) et membre du CIH, dit rester « très prudent » après ces annonces et attend des mesures concrètes.

Le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) Frédéric Valletoux a salué sur Twitter l'annonce qu'il qualifie de « reconnaissance de ce que la nation doit à ceux qui soignent et prennent soin ». La FHF « saura être force de proposition », précise-t-il.

« Des paroles qui engagent, on ne les oubliera pas », prévient quant à lui le Dr Éric Guiheneuf, membre de l'intersyndical Action praticiens hôpital (APH).

De leur côté, les médecins libéraux se sentent oubliés. Quelques minutes seulement après la fin du discours présidentiel, le Syndicat des médecins libéraux (SML) a appelé Emmanuel Macron « à conserver une vision d’ensemble dans la construction de son futur plan d’investissement, car tous les acteurs auront besoin de moyens ». « La médecine de ville ne doit pas être écartée des investissements massifs que le pays devra consentir, au sortir de la crise actuelle, sur son système de santé », prévient le syndicat du Dr Philippe Vermesch.


Source : lequotidiendumedecin.fr