Des revendications détaillées côté hospitaliers, un flou qui persiste de la part de l’exécutif. C’est l’image qui s’est dessinée lors du congrès hospitalier SantExpo, qui s’est tenu cette semaine à Paris.
La Fédération hospitalière de France (FHF) a exposé un projet de loi de programmation pluriannuelle en santé, qui propose un changement complet de logiciel en matière d’organisation et de financement. Son principe ? Fixer « sur cinq ans les grands objectifs de santé publique et d’y allouer les moyens financiers, humains et matériels nécessaires pour les atteindre ».
En découleraient la définition d’indicateurs de santé publique « mesurables » comme l’évolution de l’espérance de vie en bonne santé, les taux d’accès à un service de soins de premier recours, de mortalité maternelle et infantile, de vaccination, d’incidence des principales maladies chroniques ou l’évolution du taux de suicide. Ce cadre permettrait de programmer des dépenses à moyen terme, donnant aux offreurs de soins des perspectives « claires et pérennes ». D’où, ensuite, la création d’un objectif incompressible de l’Ondam (dépenses annuelles de santé) sur cinq ans, la réévaluation de la nomenclature des actes, le fléchage des recettes vers la prévention, la création d’un nouveau produit d’épargne – « le livret H » – pour soutenir l’investissement hospitalier et un plan massif de formation.
Face à cette offensive, le gouvernement n’avait pas, lui, de plan à défendre. La ministre Catherine Vautrin s’est du moins montrée favorable à cette loi de programmation, tout en appelant aussi à « une programmation pluriannuelle de nos efforts ». Égrenant des têtes de chapitre (simplification, responsabilisation, efficience), la ministre a tenu à montrer le chemin parcouru, de la revalorisation du travail de nuit à la réforme du métier infirmier en passant par la création d’un régime de retraite hospitalière pour les PU-PH et la lutte contre les pratiques déloyales en matière salariale. Sans aller plus loin.
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