L’obligation vaccinale pour les soignants – à compter du 15 septembre – était dans tous les esprits, lors de la conférence de rentrée de la Fédération hospitalière de France (FHF), ce mardi. Frédéric Valletoux, président de la FHF, a rappelé qu'il plaide depuis longtemps pour la vaccination obligatoire des soignants et affiché sa fermeté sur le sujet. Le maire de Fontainebleau soutient l'instauration du pass sanitaire, qui, selon lui, « fonctionne bien. Dans les établissements, on n’a pas de remontées de difficultés particulières ».
Dans le secteur public, « évidemment sur un million d'agents, on en trouvera quelques centaines » et « certains vont instrumentaliser des cas particuliers pour essayer de faire croire qu'il y a des bataillons entiers de soignants réfractaires », a prédit Frédéric Valletoux ce mardi. Mais pour le président de la FHF, « il n'y a de réponse que la fermeté » et les sanctions prévues par la loi « devront être mises en œuvre » dans les délais prévus. Selon les dernières données de Santé publique France, 87 % des professionnels de santé qui travaillent en établissement public ont reçu une première dose, soit une hausse de 6 % par rapport au 10 août.
L'obligation vaccinale ne devra pas faire l'objet de report, a aussi expliqué Amélie Roux, responsable du pôle RH. Et pas question non plus de contourner l’obligation vaccinale. « Il n’y aura pas d’exceptions et de contournements. Le cas échéant, les contrôles habituels des arrêts maladie qui sont faits par l’Assurance-maladie et les médecins agréés seront renforcés », prévient Amélie Roux.
Accompagnement ciselé
Frédéric Valletoux reste convaincu de son côté « que l’on aura des taux de vaccination très élevés » mais il ne sous-estime pas les tensions et même les conflits. Et d'évoquer les agressions récentes ces dernières semaines, à Pau, à Marseille ou en Guadeloupe. Celles-ci sont « totalement inacceptables et elles doivent donner lieu à des réponses judiciaires appropriées ».
Le président de la FHF est revenu sur la crise sanitaire qui a eu « un impact financier particulièrement conséquent pour les établissements publics, ce qui va nécessiter un accompagnement ciselé du gouvernement (...). » Les chiffres d'évolution d’activité sont à cet égard éloquents. La FHF comptabilise quelque 260 000 séjours de moins au 1er semestre 2021 comparé à l’activité du 1er semestre 2019, soit une baisse de 3 % de l'activité. Les impacts sont toutefois variables selon les secteurs (-4% sur la chirurgie, -2 % sur la médecine). « La crise sanitaire a eu plus d’impact sur l’hôpital public, qui a connu plus de déprogrammations et aura plus de difficultés à reprendre une activité normale du fait des désorganisations engendrées par la crise », explique Cécile Chevance, responsable du pôle finances à la FHF. « On n’a pas encore rattrapé l’activité à la fin du premier semestre, et n’aura du mal à le faire d’ici à la fin de l’année, du fait du rôle prépondérant de l’hôpital public face à la crise. » A noter que l’activité avait diminué de 2,3 millions de séjours d’hospitalisation en 2020.
Cap sur la psychiatrie
Les réformes à venir ont également été évoquées, au premier rang desquelles celle de la psychiatrie. À la veille des assises de la santé mentale (27 et 28 septembre), il faudra répondre à trois attentes majeures, selon la FHF. Premièrement, « assurer les droits et la dignité des patients atteints de troubles psychiatriques », selon la déléguée générale Zaynab Riet. Deuxièmement, « rattraper le retard en matière de financement ». Enfin, les différentes prises en charge devront être « garanties et financées comme il se doit ». Il faudra aussi que l’ensemble des acteurs – médecine de ville, spécialistes, hospitaliers – se coordonnent, notamment autour des projets territoriaux de santé mentale. Il faut absolument que les CPTS puissent intégrer ces projets, plaide la FHF.
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