Ce mardi 19 janvier était le jour choisi par la Fédération hospitalière de France (FHF) et son homologue côté cliniques, la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), pour présenter leurs vœux pour 2021. Chacun dans leur style, les deux présidents ont tiré les leçons de l'année passée sur le front de l'épidémie et fixé leurs priorités.
Lors d'une visioconférence de presse, Frédéric Valletoux, patron de la FHF, s'est félicité de l'action des hôpitaux publics au cœur de la crise. Ils ont été « les boucliers sanitaires du système de santé », a-t-il vanté rappelant que « 4 patients hospitalisés sur 5 ont été pris en charge dans le public ». Le responsable a rendu un hommage appuyé aux personnels, capables « d'innover et de se réorganiser » face à la crise sanitaire.
Vœu de transparence
Alors que 2021 s'ouvre avec la campagne de vaccination, le maire de Fontainebleau insiste, là encore, sur la place des hôpitaux publics. « Ils sont la colonne vertébrale de la vaccination et ce n'est pas assez salué », estime l'élu qui appelait il y a quelques semaines à une mobilisation massive de la médecine de ville. Frédéric Valletoux a une nouvelle fois exhorté le gouvernement à offrir plus de « transparence et de visibilité » sur l'approvisionnement en vaccins et leur distribution dans les régions.
Pour la FHF, 2021 devra aussi être l'année de la concrétisation du Ségur de la santé, dont plusieurs mesures restent en suspens. « On n'est loin d'avoir ouvert tous les chantiers », s'impatiente Frédéric Valletoux. C'est le cas de la réforme de l'objectif national de dépenses d'assurance-maladie (ONDAM) qui doit « évoluer vers un pilotage pluriannuel ». C'est le cas aussi de la réforme du financement de la psychiatrie et des soins de suite et de réadaptation (SSR) dont le report a rendu « extrêmement mécontente » la FHF, tonne Zaynab Riet, déléguée générale.
La loi sur le grand âge et l'autonomie, sans cesse repoussée, est un autre sujet de préoccupation pour le secteur public hospitalier. « Il faut absolument que le gouvernement tienne cet engagement », insiste Marc Bourquin, conseiller stratégique à la FHF qui espère 20 000 nouveaux emplois par an pendant cinq ans et une médicalisation accrue des EHPAD. « Il faut une vraie loi de programmation financière avec 1,8 milliard d'euros en plus par an », exhorte le conseiller.
Quant au mouvement social qui reprend à l'hôpital, Zaynab Riet juge indispensable d'« ouvrir le sujet des écarts de rémunération entre public et privé » tout en considérant les accords salariaux du Ségur comme un « effort considérable de la nation » à l'endroit des soignants.
« Nous allons gagner »
L'ambiance était assez différente du côté de la FHP. Son président Lamine Gharbi a en effet tenu à maintenir la convivialité de l'exercice en organisant une réception à la Maison de l’hospitalisation privée Occitanie. L'occasion pour le leader syndical, non seulement de présenter ses vœux devant un auditoire, mais aussi de se faire vacciner contre le Covid-19 sous l'œil des photographes. Le représentant des cliniques s'est d'ailleurs voulu optimiste. « Nous allons gagner » contre l'épidémie, a-t-il lancé, estimant que l'année 2021 allait être une « transition vers 2022 » et la fin de la crise sanitaire…
Il s'est satisfait de la « confiance » retrouvée avec le gouvernement. Malgré quelques cafouillages en mars dernier, lors des premières semaines de la crise sanitaire, « les pouvoirs publics doivent réaliser que nous sommes là, y compris pour la vaccination », a prévenu Lamine Gharbi. Et il promet, « d'ici à quelques jours », être prêt à ouvrir entre 150 et 200 centres de vaccination.
Relance par la santé !
Lamine Gharbi attend lui aussi la concrétisation de plusieurs mesures à commencer par la tarification à la qualité des établissements de santé. « Il manque encore 600 millions d'euros pour atteindre le milliard » prévu pour 2022, rappelle-t-il. Au regard des efforts réalisés face à l'épidémie, le responsable a appelé à assouplir et accélérer le régime des autorisations. « Nous avons ouvert 90 services de réanimation en 72 heures pendant la crise, il faut douze ans habituellement », a-t-il lâché.
Pour Lamine Gharbi, 2021 devra être aussi l'année de « la relance par la santé ». Le responsable appelle à « aller plus loin que le Ségur » notamment en matière de formation et de recrutements, deux points sur lesquels il dit vouloir « s'engager fortement aux côtés de l'État ».
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