Hôpitaux, cliniques : 3 400 lits supprimés en 2019, l'ambulatoire poursuit sa hausse

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Publié le 30/09/2020
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Crédit photo : PHANIE

C'est une tendance qui se poursuit : en 2019, le nombre de lits hospitaliers (hospitalisation complète) a diminué de 0,9 %, tandis que le nombre de places d'hospitalisation partielle est en hausse de 1,9 %, révèle une étude de la Drees (ministère). En tout, 3 005 structures hospitalières (1 352 hôpitaux publics, 671 établissements privés à but non lucratif et 982 cliniques privées) disposent de 392 000 lits et de 79 000 places*.

Ce repli du nombre de lits hospitaliers est « dans la tendance observée depuis plusieurs années » et reflète la volonté de « réorganiser l’offre, parfois face à des contraintes de personnel empêchant de maintenir les lits », souligne la Drees. Depuis 2013, 21 000 lits d’hospitalisation complète ont été fermés, soit une baisse de 5,1 % en six ans. Pour la seule année 2019, 3 400 lits ont été supprimés.  Ces fermetures résultent aussi des « innovations en matière de technologies médicales et médicamenteuses », notamment en anesthésie et en chirurgie, précise l'étude.

Ces procédures favorisent le développement symétrique de l'ambulatoire, en alternative à l’hospitalisation complète. De fait, le nombre de places en hospitalisation partielle progresse sur la durée, avec 6 900 places supplémentaires créées depuis 2013 (1 500 en 2019), soit une hausse de 9,7 % en six ans. 

Evolution du nombre de lits et de places Drees 2013 à 2019

Ces variations sont très différentes en fonction des secteurs d'activité.

En médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (MCO, court séjour), le nombre de lits continue-t-il de reculer en 2019 (- 0,9 %), tandis que le nombre de places augmente d'1,2 %. En soins de suite et réadaptation (SSR), le nombre de lits diminue là aussi de 0,9 %, tandis que les places de jour bondissent de 6,5 % en 2019. En psychiatrie, où le recours à l'hospitalisation partielle est ancien, le nombre de places augmente plus faiblement (+ 0,5 %) mais les lits continuent de diminuer (- 0,6 %). Les unités de soins de longue durée (USLD) n’offrent que des lits d'hospitalisation complète dont la baisse se poursuit en 2019 (-0,8 %).

Enfin, l’hospitalisation à domicile (HAD) poursuit son expansion : ses capacités d’accueil s'accroissent de 5,5 % en 2019 – pour atteindre 19 100 patients pouvant être pris en charge simultanément en HAD sur le territoire.

Moins de sites hospitaliers

Ces évolutions lourdes se sont accompagnées d'une baisse du nombre d'établissements hospitaliers publics et privés depuis 2013. En 2019, la France comptait par exemple 1 352 établissements publics (179 CHR/CHU, 943 centres hospitaliers, 92 centres spécialisés en psychiatrie et 138 autres établissements publics, de soins de longue durée), contre 1 420 entités en 2013, soit une baisse de près de 5 %.

Le nombre de cliniques privées a fléchi également – passant de 1 020 entités en 2013 à 982 en 2019 (-3,7 %), tout comme le nombre des établissements privés à but non lucratif, qui est passé de 685 entités en 2013 à 670 en 2019 (-2,2 %).

Enfin, l'étude fait un sort aux capacités d’accueil en réanimation, soins intensifs et surveillance continue, très sollicitées depuis l'épidémie de Covid. Fin 2019, le ministère comptabilisait 5 400 lits de réanimation dans 323 établissements de santé (+1,2 % depuis 2013).

6 000 lits de soins intensifs (pour les patients victimes de la défaillance d’un seul organe) sont aussi recensés, en progression de 10,3 % en six ans. Enfin, 8 200 lits de surveillance continue (pour les patients en observation clinique et biologique) sont dénombrés en augmentation de 8,2 %. 

* Données intégrant le service de santé des armées (SSA), issues de la statistique annuelle des établissements de santé (SAE) du premier semestre de 2020 et susceptibles d’être révisés fin 2020.


Source : lequotidiendumedecin.fr