Financement, coopérations, innovation, recrutements… Lors de ses vœux à la presse et à ses adhérents, la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) a détaillé, à l'instar de la FHF la veille, sa plateforme de propositions pour la présidentielle intitulée « Votons santé ». Bâties « à l'écoute des adhérents » autour de six axes, ces propositions ont vocation à peser dans la campagne présidentielle, espère Lamine Gharbi, président de la FHP, qui souhaite rencontrer « tous les futurs candidats… et aspirants ministres de la Santé ».
Parmi les demandes majeures de la FHP, « lassée de faire des campagnes tarifaires tous les ans », un changement de paradigme dans le financement. Les cliniques aspirent à « une véritable lisibilité sur leurs ressources » avec une pluriannualité sur cinq ans, indexée sur l’inflation. Le président de la FHP réclame une « triple égalité » entre secteurs public et privé – de droits, de devoirs et de financement – avec un principe : « un même patient, un même soin, un même tarif ».
Haro sur les pénuries de main-d’œuvre
Comme pour la FHF, les ressources humaines sont l'enjeu prioritaire du moment. Les établissements privés affichent un taux d'absentéisme proche de 15 % actuellement (contre 7 % hors période Covid), une pénurie de main-d’œuvre qui « accroît les tensions liées au contexte actuel » et détériore la qualité de vie au travail. La FHP appelle à lever les quotas des formations paramédicales (infirmiers et aides-soignants) et à les ouvrir à l’apprentissage.
« Il faut étendre les pratiques avancées à d’autres professions, telles que celle d’aide-soignant, et permettre aux professionnels de santé de bénéficier d’un accès facilité à un logement proche de leur lieu d’exercice », plaide Lamine Gharbi. Il demande au passage « une équité de traitement » entre tous les professionnels du public et du privé, notamment en termes de revalorisations salariales.
Retards de soins
Souhaitant s'inscrire dans une démarche « d'aller vers », le secteur privé lucratif veut proposer un bilan de santé aux personnes en situation de vulnérabilité sociale et n'ayant pas consulté de médecin depuis plus de deux ans. Il propose à cet effet de lancer « une grande campagne nationale de rattrapage des retards de soins » causés par la pandémie et d'impulser une campagne massive de dépistage des cancers sur 2022 et 2023.
Les représentants des hôpitaux privés appellent à identifier pour le prochain quinquennat un nombre « limité » de priorités de santé publique. Alors que la FHF souhaite que la psychiatrie devienne grande cause nationale, la FHP propose comme fil rouge « la jeunesse », avec les enjeux qui y sont attachés (lutte contre les addictions, santé mentale, précarité, troubles alimentaires) et aussi la lutte contre l’obésité. Elle milite enfin pour engager une dynamique forte autour du concept « One Health » et décarboner le secteur de la santé.
Padhue : Yannick Neuder promet de transformer les EVC en deux temps
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne