La pandémie a laissé des traces. En effet, lorsque les Français pensent à l’avenir de leur santé, près d’un tiers se disent inquiets : 30 % pour leur propre santé, 28 % pour celle de leurs parents et 31 % pour celle de leurs enfants. C'est ce qui ressort d'un sondage Viavoice/FHP présenté ce mardi par la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) en ouverture de ses XXes rencontres qui se tiennent jusqu'à demain à Marseille.
Ce sentiment d’inquiétude a été accru par la vulnérabilité engendrée par la maladie, les retards de soin et les confinements, selon cette étude. Mais c’est aussi la dégradation du système de santé français qui serait à l’origine de ce pessimisme (54 % estiment que le système de santé s’est dégradé).
Cette dégradation est notamment imputée aux inégalités que les Français perçoivent en matière de santé : 69 % considèrent que nous ne sommes pas tous égaux en matière de santé. À noter que les personnes qui sont réticentes à la vaccination sont 71% à être inquiètes pour l'avenir contre 47% pour les autres.
Ce qui signifie que « la question de la santé fait écho à une société française extrêmement clivée, a déclaré aux Rencontres de la FHP François Miquet-Marty, le président de Viavoice. Il y a des gens qui sont de plus en plus confiants et des gens qui sont de plus en plus défiants ».
Malgré ces inquiétudes, les Français saluent l’action des professionnels de santé : près de 8 Français sur 10 estiment que le personnel, les hôpitaux publics et cliniques privées ont bien géré la crise. Par ailleurs, le secteur public n’a plus le monopole perçu des missions de service public : 79 % considèrent que la coopération public-privé a été une bonne chose pendant la crise.
Enfin, 73 % estiment que cette coopération doit être organisée en permanence, même hors période de crise et sur l’ensemble des territoires. Ce qui n’a pas manqué de réjouir Lamine Gharbi, le président de la FHP, qui considère que c’est un fait nouveau, car, jusqu’à présent « cette mission était plutôt réservée aux hôpitaux publics ». Et d’ajouter que « la pandémie aura permis de mesurer l’importance des hôpitaux et des cliniques privés dans les secteurs suivants : médecine, chirurgie, obstétrique, psychiatrie, soins de suite et de réadaptation (SSR), hospitalisation à domicile, médico-social… ».
Mais ces points de satisfaction n’empêchent pas les Français de relever des manquements dans la gestion de la crise sanitaire : mauvaise gestion du nombre de places et de lits en réanimation pour 57 % d’entre eux, maladies autres que le Covid trop délaissées (61 %) ou enjeu de la santé mentale insuffisamment pris en compte (57 %).
Enfin, la santé apparaît comme un enjeu important de la campagne présidentielle pour 86 % des Français, voire prioritaire pour un tiers d’entre eux qui ont identifié les actions à mener prioritairement : former davantage de professionnels de santé (61 % des Français), favoriser l’accès à des soins de proximité pour tous et partout sur le territoire (57 %), investir davantage dans le domaine de la santé afin d’accorder plus de moyens aux établissements de santé (57 %) et à la recherche médicale (55 %). Mais aussi agir pour la souveraineté sanitaire, notamment en relocalisant massivement en France la production de matériel sanitaire (57 %).
Les questions de santé sont de plus en plus des questions de société, selon François Miquet-Marty. Face à la pandémie, face aux inquiétudes sur l’avenir, face à une société extrêmement fragmentée, « la santé, inspire confiance, devient un levier ou une planche de salut pour fédérer le plus grand nombre. Elle devient donc un idéal de bien commun, une réponse aux questions de société qui se posent aujourd’hui », a conclu le président de Viavoice.
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