La ratification de la loi de santé par l’Assemblée nationale en dépit de l’opposition des médecins libéraux explique-t-elle seulement le profond malaise de la profession ? Selon l’enquête réalisée par le Conseil national de l’ordre des médecins auprès de 35 000 médecins et présentée ce jour, toute la profession est gagnée par le spleen, y compris les médecins hospitaliers pourtant peu concernés par le tiers payant.
Seulement 25 % des médecins hospitaliers se déclarent satisfaits de leur mode d’exercice. La médecine ambulatoire remporte davantage de suffrages avec 57 % de réponses positives chez les généralistes et 51 % chez les spécialistes. Ces résultats témoignent s’il en était besoin du fossé qui se creuse entre une profession qui se décrit « en état de mal » et des pouvoirs publics qui soignent en priorité les patients.
La faute aussi au carcan réglementaire. 97 % des médecins estiment subir trop de contraintes réglementaires. Au-delà de la défense de la profession, les médecins sont également inquiets pour l’avenir du système de santé. Selon 82 % des médecins, le système de santé se détériore. 86 % d’entre eux expriment leur pessimisme quant à son avenir. La dispersion du lien social au sein de la profession est également reconnue. 58 % des médecins affirment « qu’il n’y a plus de solidarité » entre professionnels.
Enfin, la mission de service public assurée par les médecins n’est pas reconnue, selon 91 % des praticiens. Résultat, la transmission de la vocation de génération en génération n’est plus assurée. Seuls 53 % des médecins incitent enfants ou connaissances à suivre leur voie. Une fois ce constat dressé, les médecins appellent à une réforme de fond. L’une des pistes de travail serait l’augmentation du temps médical grâce à la « simplification administrative ». C’est même une priorité pour 86 % des médecins. Les autres propositions pour l’avenir du système de santé seront présentées le 26 janvier prochain à l’occasion d’un grand débat.
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