Les sages-femmes en grève illimitée à l’appel d’un collectif de syndicats et associations ont décidé mardi de poursuivre leur mouvement, malgré la mise en place de groupes de travail sur le rôle des sages-femmes par le gouvernement.
Une réunion avait eu lieu ce mardi matin avec la ministre de la Santé Marisol Touraine, et la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso. Ces groupes de travail devront plancher sur « la reconnaissance statutaire des sages-femmes hospitalières », « la place des sages-femmes dans la stratégie nationale de santé », « l’évaluation des décrets périnatalité », concernant notamment les effectifs, et « la formation des sages-femmes et la recherche ». Les premières recommandations seront remises « avant la fin de l’année 2013 », ont précisé les ministres. Ces annonces n’ont pas suffi à calmer les sages-femmes.
« Les sages-femmes réunies en assemblée générale dans toute la France ont décidé de reconduire leur mouvement de grève illimitée et elles sont plus déterminées que jamais », a indiqué à l’AFP Adrien Gantois du Collège national des sages-femmes, membre du collectif. « Elles ont l’impression que leur message n’est pas du tout une priorité pour le ministère », a-t-il ajouté, critiquant « le manque d’informations et d’éléments concrets » proposés lors d’une table ronde au ministère organisée mardi pour tenter d’apaiser la grogne.
Lors de cette réunion, Marisol Touraine et sa collègue de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Geneviève Fioraso ont lancé des groupes de travail sur « le rôle et la place des sages-femmes dans le système de santé ».
80% des sages-femmes seraient grévistes à l’hôpital
Le collectif, qui a lancé le 16 octobre une grève illimitée, avait réuni début novembre à Paris plusieurs milliers de sages-femmes plaidant pour une meilleure visibilité de leur profession dans le suivi gynécologique des femmes.
Si le collectif admet avoir obtenu gain de cause sur la reconnaissance des sages-femmes libérales, il estime en revanche ne pas avoir été entendu sur le statut de celles exerçant à l’hôpital. Le collectif souhaite que ces sages-femmes quittent le statut de la fonction publique hospitalière pour intégrer un statut médical sur le modèle des praticiens hospitaliers (médecins).
« Actuellement, 80% des sages-femmes sont grévistes à l’hôpital », a affirmé M. Gantois, évoquant une « mobilisation croissante ». Les sages-femmes peuvent être en grève mais sont réquisitionnées pour assurer la sécurité des patientes dans les hôpitaux.
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