Pour le patient, l’hôpital est un milieu hostile. Partant de ce constat, le Pr Pierre Carli a dévoilé ses recettes pour faire preuve d’une plus grande hospitalité dans les services des établissements, lors d’une journée ad hoc organisée lundi 14 décembre par l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).
Pour le médecin chef du SAMU de Paris, adepte du franc-parler, les urgences sont particulièrement concernées par la question de l’hospitalité. « Le seul facteur structurant qui compte pour nous est la gravité du patient. On vous rabaisse à un être fonctionnel ou non. Pire : vous n’êtes pas toujours les bienvenus quand vous ne relevez pas de l’urgence. Dans ce cas, on vous laisse poireauter quatre heures. »
Les volontaires du service civique à la rescousse
Pour éviter de rabaisser le patient « au niveau d’une feuille de tri », le Pr Carli appelle les équipes médicales et soignantes à faire preuve de pédagogie. Il vante les mérites du dialogue et prône la création d’un poste d’« intermédiaire » entre les soignants et les accompagnateurs des patients.
« Jeunes, curieux, engagés et surtout étrangers au corps médical, les volontaires du service civique pourraient parfaitement tenir ce rôle d’information des familles, pour qui la salle d’examen, inaccessible, prend l’allure d’un château fort », note le professeur.
Dans la salle d’attente, le Pr Carli juge aussi que les prises électriques doivent être plus visibles, voire en plus grand nombre, afin que les familles des patients puissent recharger leur téléphone portable et ainsi échanger avec leurs proches, éviter l’isolement dans l’attente du diagnostic médical.
De plus, une « zone de calme » ne serait pas un luxe. « Tous les accompagnants ne sont pas bienveillants », rappelle le Pr Carli.
Enfin, quitte à passer quatre heures à attendre, autant le faire intelligemment. Si l’hospitalité consiste à être à l’écoute du patient, il convient également de l’informer pour lui éviter de renouveler les désagréments liés à une nuit passée inutilement aux urgences.
« Faire un peu d’éducation en santé aux personnes qui patientent dans la salle d’attente leur ferait prendre conscience de la présence de la maison médicale juste à côté de l’hôpital, bien plus apte que nous à les prendre en charge dans bien des cas », conclut le médecin.
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