Le Dr Élisabeth Hubert, présidente de la Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile (FNEHAD), a retracé le chemin parcouru par l’HAD depuis sa prise de fonction en 2006 à l’occasion d’une rencontre organisée par Nile consulting. À l’époque, 26 départements français ne disposaient encore d’aucun accès à l’hospitalisation à domicile.
« Aujourd’hui,tous les départements français, même la Lozère ou l’Ardèche, disposent d’une offre d’HAD »précise l’ancienne ministre de la Santé. Malgré un budget de la FNEHAD qu’elle qualifie de « miette dans les dépenses de santé, avec seulement 845 millions d’euros », Élisabeth Hubert souhaite aller plus loin dans le développement de l’HAD. Car cette alternative à l’hospitalisation n’est pas seulement source d’économies pour le système de santé. « On constate souvent une amélioration de l’état de santé du patient, due au côté salvateur du domicile », analyse-t-elle.
Élisabeth Hubert souhaite que 30 000 patients puissent être hospitalisés à domicile chaque jour à l’horizon 2018, contre 18 000 actuellement. « Cet objectif est même encore insuffisant, regrette-t-elle, mais nous sommes dans un pays qui a mis l’hôpital au cœur de son système ». Difficile de lutter contre de vieilles habitudes, mais la présidente de la FNEHAD s’y emploie : « il faut rompre avec cette vision de l’hôpital synonyme d’hébergement ».
Un autre obstacle freine le développement de l’HAD : son prix. Les établissements d’HAD ont parfois « la tentation de trier les patients, et rechignent à accueillir ceux qui sont trop coûteux », constate l’ancienne ministre. « Personne ne se bat, ni pour garder, ni pour prendre certains malades », déplore encore Élisabeth Hubert.
La présidente de la FNEHAD milite pour la mise en place d’indicateurs de suivi du taux de recours à l’HAD dans les contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM) signés par les établissements de santé. « C’est ainsi que nous atteindrons les 30 000 hospitalisations à domicile par jour », assure-t-elle.
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