Interrogés sur le rôle de l’hôpital en dehors de la prise en charge des urgences et des hospitalisations lourdes, 59 % des Français se déclarent favorables à ce que l’établissement puisse « proposer une prise en charge complète des patients souffrant de pathologies chroniques », indique ce lundi un sondage sur les nouveaux parcours de soins à l’hôpital*, réalisé par l’Institut Odoxa pour la division santé d’Orange et la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH).
A contrario, 78 % des médecins libéraux interrogés préféreraient que l’hôpital assure des consultations ponctuelles « [uniquement] lorsque les compétences ou des ressources en médecine de ville sont indisponibles ».
Pour Hirsch (AP-HP), il faut de l’hôpital un peu partout
En réaction à cette étude, le directeur général de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) a émis ce lundi le souhait de voir l’hôpital s’implanter « un peu partout dans le système » de santé pour pallier si nécessaire le manque de médecins libéraux dans les territoires. Une petite pierre supplémentaire à celle de la Fédération hospitalière de France (FHF) dans le jardin des libéraux. « La place de l’hôpital [dans le système de santé] peut être importante sans tomber dans l’hospitalocentrisme caricatural, a nuancé le patron de l’AP-HP, prudent. Pallier les carences démographiques, oui ; « remplacer la médecine de ville, non ».
La perception sur les parcours de santé diffère entre patients et professionnels de santé. Alors que 69 % du grand public et 72 % des patients hospitalisés jugent satisfaisant le parcours de soins entre libéraux de premier et second recours et établissements, la proportion tombe à 49 % chez les professionnels.
Martin Hirsch n’est « pas étonné du regard mitigé des médecins ». Selon lui, les hôpitaux doivent « considérablement s’améliorer » sur la communication avec la ville et le retour d’informations en temps réel.
L’hospitalisation organisée par le médecin traitant une fois sur cinq
L’enquête portait aussi sur l’intérêt des nouvelles technologies dans le parcours de soins. Les trois quarts des patients disent prendre contact avec l’hôpital par téléphone (49 %) ou en se rendant directement sur place (26 %). Seuls 5 % prennent rendez-vous par e-mail ou Internet et 4 % ont complété leur dossier en ligne. Dans 21 % des cas, c’est le médecin traitant qui organise l’hospitalisation ou la consultation.
Concernant le partage d’informations, la grande majorité des patients acceptent que leur médecin partage leur dossier médical avec « une équipe de santé » (87 %) ou « un autre professionnel de santé ». Peu entérinent une démarche similaire auprès d’un laboratoire pharmaceutique (32 %) ou d’un assureur (11 %).
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