Les jeunes professionnels de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) ont rendu publics les résultats d’une enquête sur les conditions de travail des urgentistes hospitaliers en début de carrière, lors du congrès Urgences qui se tient jusqu’à vendredi à Paris.
Un questionnaire électronique mené en mars 2014 a permis de recenser les réponses de 108 jeunes médecins (sur un panel d’un millier de professionnels) en exercice depuis cinq ans maximum. Plus de la moitié exerce en centre hospitalier périphérique et un quart en centre hospitalier universitaire.
Enseignement majeur et surprenant de cette enquête : une majorité de professionnels affichent leur volonté de se reconvertir après seulement quelques années d’exercice. 44 % des personnes interrogées envisagent un projet professionnel en dehors des services d’urgences et des SMUR « à court terme » ou « à plus longue échéance ». 43 % laissent la porte ouverte (ils « l’envisagent parfois »). Seul 14 % n’y pensent « certainement pas ».
« On ne s’attendait pas à un tel résultat, commente le Dr Sylvain Benenati, de l’AMUF. Cela veut dire que ces jeunes professionnels délaisseront l’urgence pure pour monter dans les étages où se trouvent les services cliniques. Certains se reconvertiront dans la médecine gériatrique, dans les départements d’information médicale (DIM) ou dans l’épidémiologie. »
Un exercice médical multifonctions
En moyenne, les jeunes urgentistes cumulent 2,5 fonctions médicales : SMUR exclusif, mutualisé sur les urgences, régulation SAMU (20 % d’entre eux ont moins d’un an d’expérience), etc. 50 % des professionnels jonglent entre trois types de poste.
L’enquête analyse également le temps de travail des urgentistes en exercice. Sept sur dix travaillent en moyenne plus de 50 heures par semaine. 32 % déclarent exercer plus de 60 heures. 6 sondés sur 10 avouent que leur métier interfère « tout à fait » sur leur vie privée.
Aujourd’hui, 5 000 médecins exercent dans les services d’urgences et en SMUR.
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