Catherine Geindre, directrice générale de l’Assistance publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM), a tracé une nouvelle feuille de route exigeante pour les hôpitaux marseillais, dans un contexte de très forte dégradation financière et de climat social difficile.
« Après le temps du diagnostic, nous avons avancé sur des perspectives d’avenir, a souligné la directrice générale, lors d'une conférence de presse. Nous procédons à la refondation de la stratégie de l’AP-HM, avec l’écriture d’un projet d’établissement qui n’existait plus depuis 2009 et d'un projet médical ambitieux. Nous avons aussi validé une trajectoire de redressement financier pour redonner des moyens d’investissement. »
Il y a urgence. Les hôpitaux publics de la cité phocéenne affichent 400 millions d’euros de déficits cumulés et plus d'un milliard d'euros d'encours de dette. « La situation financière était beaucoup plus dégradée que dans n’importe lequel des CHU métropolitains », a reconnu la directrice.
Le contrat de retour à l'équilibre financier (CREF) à l'horizon de cinq ans, présenté en 2015, vise le retour progressif à l'équilibre d’exploitation et à l'autonomie financière. Cinq axes ont été tracés : acheter mieux et moins cher ; réorganiser certaines fonctions logistiques et administratives ; optimiser les plateaux techniques (regroupement des laboratoires) ; améliorer les ressources humaines ; et valoriser certaines activités.
Le CREF « n'aura pas d'impact sur l'emploi et n'entraînera pas de plan social », assure l'AP-HM.
Soutien de l'État
Le projet de modernisation prévoit le réaménagement des consultations et des unités de chirurgie ambulatoire, la construction du Biogénopôle ou de la rénovation de la maternité sur la Conception. Catherine Geindre est formelle. « L’État s’est engagé à accompagner cette modernisation comme il l’a déjà fait ces deux dernières années, de manière exceptionnelle pour des dettes en trésorerie, mais aussi pour le financement d’un premier projet d’investissement qu’est le Biogénopôle. »
Au chapitre social, la directrice a ouvert un chantier de lutte contre l’absentéisme de très courte durée, qui atteint 9,4 % à l'AP-HM contre 7,6 % en moyenne dans les CHU, un écart jugé anormal. Le plan prévoit notamment une analyse des causes de ces arrêts courts, des actions sur les conditions de travail, des entretiens individuels, des contrôles accrus et une meilleure identification des médecins prescripteurs.
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