De mémoire de ministre de la Santé, on n’avait pas vu défiler de directeurs d’hôpital sous ses fenêtres Avenue de Ségur depuis des années. Ils sont entre 200 et 300 à avoir battu le pavé parisien ce mercredi 27 mars, en grande majorité des directeurs des soins. En colère car leur statut ne progresse pas d’un iota, malgré les promesses renouvelées par plusieurs ministres successifs.
Les quatre syndicats de cadres et de directeurs d’établissement (CH-FO, SYNCASS-CFDT, SMPS, CGT), une fois n’est pas coutume, ont lancé un appel unitaire à la manifestation. Des directeurs d’hôpital se sont mêlés au cortège, eux aussi en attente d’améliorations statutaires.
Statut peu attractif
L’ambiance bon enfant et les visages souriants tranchent avec les slogans brandis à bout de bras, où perce un ras-le-bol généralisé. « Directeurs des soins, le mépris, c’est fini! ». « Respect ». « Reconnaissance ». « Confiance ». « Écoute ». Une gerbe de fleurs à la mémoire du corps des directeurs de soins a été déposée devant le ministère.
Les directeurs des soins demandent à être reconnus comme des directeurs à part entière. Leur statut peu attractif compromet les recrutements, dénoncent les syndicats, qui parlent de « corps en péril », et placent Marisol Touraine face à ses contradictions.
En installant son « pacte de confiance » en septembre, la ministre déclarait : « Les directeurs des soins assument un rôle tout particulier dans cette période de réorganisation importante des hôpitaux (...) Leur rôle sera déterminant pour mieux structurer les parcours de soins ». C’en est fini des belles paroles, place aux actes, réclament aujourd’hui les organisations syndicales.
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