Un médecin du centre hospitalier de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), licencié en 2014 pour avoir refusé de tailler sa barbe considérée comme un signe religieux ostentatoire par sa direction, a obtenu gain de cause au Conseil d'État.
La plus haute juridiction administrative vient de condamner l'hôpital à verser 3 000 euros au praticien. Selon elle, « le seul fait de porter une barbe et le fait de refuser de la tailler ne suffit pas à caractériser la manifestation d'une croyance religieuse », résume Me Grevy, avocate au Conseil d'État, interrogée par « l'Express ». « Il faut soit un cumul d'agissements soit d'autres circonstances pour caractériser la manifestation d'une croyance religieuse. Une barbe n'est pas propre à une religion, mais propre au corps. On ne peut donc pas raisonner de la même manière que s'il s'agissait du port d'une kippa, d'un voile ou d'une croix », poursuit l'avocate.
Le chirurgien égyptien de 35 ans, alors stagiaire détaché pour un an en France, avait auparavant été débouté par deux fois, devant le tribunal administratif de Montreuil et la cour administrative d'appel de Versailles. Si « le port d'une barbe, même longue, ne saurait à lui seul constituer un signe d'appartenance religieuse », il existe néanmoins des « éléments justifiant qu'il représente effectivement la manifestation d'une revendication ou d'une appartenance religieuse », avait estimé la cour administrative d'appel de Versailles, citée en 2017 par « Le Monde ».
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