La loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) 2 017 (1) prévoit une nouvelle modalité de prise en charge des patients, entre l’hôpital de jour (HDJ) et la consultation externe, dénommée prestation intermédiaire (PI). L’objectif est de valoriser ce type de prise en charge, qui mobilise de façon coordonnée médecins et personnels soignants non médecins, afin de favoriser le virage ambulatoire et in fine réduire le nombre de patients pris en charge en HDJ. Cette prestation devrait dans un premier temps être appliquée à un nombre limité de pathologies : le diabète de type 1, de type 2 et gestationnel, l’insuffisance cardiaque grave, la spondyloarthite grave et la polyarthrite rhumatoïde évolutive. La rhumatologie est donc particulièrement concernée par la PI, dont la valorisation vise à couvrir les charges venant en supplément d’une consultation spécialisée : temps médecins pour la coordination et la synthèse, et temps soignants.
Problème d'organisation
« La mise en place de cette nouvelle prestation, aux contours encore flous, pose bien sûr un problème d’organisation, pour les médecins comme pour les personnels soignants, souligne le Pr Frédéric Lioté. Comment assurer des consultations qui par définition doivent être plus longues, comment motiver et former les soignants comme les infirmières et les ergothérapeutes à ce type de prise en charge ? Comment faire plus d'activité alors que les tutelles poussent à réduire le nombre de praticiens attachés et de personnels soignants ? Comment gérer une baisse brutale des recettes (requalification immédiate en PI des séances de perfusions de biothérapies) et faire en sorte que cette PI soit "rentable" pour le service et l’hôpital ? ».
Pour l’instant il y a beaucoup d’incertitudes et le déploiement progressif dans les pathologies sus-citées vise justement à mieux évaluer l’impact de cette nouvelle prestation tant sur l’évolution des prises en charge, notamment le report de l’HDJ vers la PI, qu’en termes financiers.
Autre volet du développement de la médecine ambulatoire de la LFSS 2017 : la sécurisation de l’administration des produits de la réserve hospitalière (RH) en environnement hospitalier. L’objectif était de proposer un cadre juridique pour l’administration et la facturation en environnement hospitalier de certains produits de la RH. Ces produits ne pouvaient en effet être administrés qu’au cours de séjours d’hospitalisation. Ils devraient désormais pouvoir être administrés chez certains patients sous réserve d’une simple surveillance et non pas d’une hospitalisation. « Les perfusions de biothérapies, actuellement souvent administrées en HDJ, pourront ainsi rentrer dans le périmètre de la PI », note le Pr Lioté qui estime que les conséquences de ces évolutions législatives en termes d’organisation et de rentabilité risquent de varier selon le type d’établissement, hôpital général ou universitaire.
D’après un entretien avec le Pr Frédéric Lioté, hôpital Lariboisière, Paris.
(1) https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT00003409…
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne
Denis Thuriot (maire de Nevers) : « Je songe ouvrir une autre ligne aérienne pour les médecins libéraux »