Plusieurs dizaines de personnels de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ont pris depuis lundi 30 novembre au matin leurs quartiers d’hiver dans les locaux du siège de la direction, avenue Victoria à Paris.
Selon l’intersyndicale (CGT, SUD, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA), près de cinquante personnes (une vingtaine selon l’AP-HP) ont procédé à un « envahissement pacifique » de la salle des instances et des salles attenantes pour « maintenir la pression » contre le projet de réorganisation du temps de travail du directeur général Martin Hirsch.
Les personnels ont décidé lundi d’occuper les lieux à l’issue d’une réunion du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) sur le projet de réforme.
Jour d’élections
Selon nos informations, les occupants sans titre sont toujours présents ce mardi matin, par ailleurs jour de dépouillement des élections de la commission médicale d’établissement (CME) de l’AP-HP.
« Nous avons délaissé la salle des instances ce matin pour céder la place aux médecins, commente Rose-May Rousseau (CGT). Cette nuit, nous avons refait le monde ! D’autres se sont reposés. Nous nous sommes organisés pour le petit déjeuner. Nous ne partirons pas tant que nous n’aurons pas de retour de la DRH ou de la direction générale sur nos revendications. »
Contre un accord minoritaire
L’intersyndicale réclame depuis plusieurs semaines un moratoire sur le projet de Martin Hirsch, validé fin octobre par un seul syndicat de personnels (la CFDT). Les autres représentants des personnels dénoncent un « accord minoritaire » et un « passage en force scandaleux ».
Ils appellent les agents à les rejoindre « dans la résistance et à participer massivement aux assemblées générales » de ce mardi.
La CGT seule a par ailleurs interpellé François Hollande sur la nécessité d’une « véritable reconnaissance […] par des moyens budgétaires et des embauches pour l’ensemble des services publics », dans le cadre d’une lettre ouverte envoyée lundi soir.
Pas de passage en force, selon l’AP-HP
Le protocole d’accord signé par Martin Hirsch et la CFDT entérine une réduction du nombre de RTT et introduit de nouveaux modes d’organisations pour les 75 000 personnels (hors médecins) des 39 établissements de l’AP-HP.
La direction de l’AP-HP a réfuté tout « passage en force », insistant sur sa volonté « de respecter les procédures et de permettre aux instances de jouer leur rôle ».
Mise à jour (18h00)
Après 24 heures de sit-in dans les locaux du siège de l'AP-HP, l'intersyndicale a annoncé ce mardi en fin d'après-midi avoir obtenu de Martin Hirsch une « expertise » de son projet de réorganisation du temps de travail des personnels de l'AP-HP. « La suspension d'application de (l]a réforme, le temps de l'expertise, est de fait acquise» , s'est félicitée l'intersyndicale.
Malgré cette « première victoire », les personnels mobilisés ont annoncé vouloir passer une seconde nuit avenue Victoria « dans l'attente d'une réponse à leurs justes revendications ». Ils réclament une suspension de la réforme « pour toute la durée de l'état d'urgence » – c'est-à-dire jusqu'en février 2016.
Padhue : Yannick Neuder promet de transformer les EVC en deux temps
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne