La Société de chirurgie vasculaire et endovasculaire de langue française (SCVE) estime que de nombreux actes pourraient être réalisés en ambulatoire et appelle les autorités médicales à lever les freins afin que cette prise en charge se développe. Les efforts doivent être portés sur la classification et la tarification des actes ambulatoires, selon elle.
Moins de 2 % d'actes ambulatoires pour l'artériopathie
Actuellement, les varices sont majoritairement prises en charge en ambulatoire. « Le traitement des varices a bénéficié des mesures mises en place pour favoriser le développement de l’ambulatoire à partir de 2004-2005, explique le Dr Philippe Nicolini, chirurgien vasculaire à la Clinique du Parc, à Lyon. Le taux d’ambulatoire est passé de moins de 60 % en 2010 à 76 % en 2015, avec pour objectif de dépasser les 80 % en 2016, quand d’autres pays dépassent déjà les 95 %. » Toutefois, dans le domaine de la chirurgie artérielle, c'est l'inverse. Le traitement de l'artériopathie des membres inférieurs en ambulatoire concerne moins de 2 % des interventions. « Pourtant, les techniques endovasculaires sont moins invasives et permettent de réduire le temps d'hospitalisation à une seule journée », souligne la SCVE.
Revaloriser les actes ambulatoires
Selon la société savante, la nomenclature est encore inadaptée aux pratiques innovantes. « Les actes ambulatoires ne sont pas différenciés des actes d'hospitalisation conventionnelle. Il faut les revaloriser ce n'est pas le même travail », estime le Dr Jean Sabatier, secrétaire général de la SCVE. Le coût des dispositifs techniques entrave également le déploiement de l'ambulatoire. « La fermeture percutanée coûte 130 euros pièce pour le patient. Elle n'est pas remboursée par l'assurance-maladie », détaille-t-il. Autre obstacle, les incohérences des forfaits hospitaliers. « Le tarif pour la prise en charge des varices en ambulatoire et en hospitalisation conventionnelle est égal. En revanche, pour l'endovasculaire artériel, il y a une différence de plus de 700 euros. Il faut aligner les tarifs », ajoute-il.
Enfin, pour développer l'ambulatoire, la SCVE appelle ses confrères à participer aux études scientifiques. La société savante a lancé en février dernier « AMBUVASC », une étude médico-économique randomisée, pilotée par le Pr Yann Gouëffic, chef de service de chirurgie vasculaire au CHU de Nantes. Elle vise à comparer, chez 160 patients atteints d'artériopathie périphérique, le rapport coût-bénéfice entre l'hospitalisation conventionnelle et l'ambulatoire. Ces études scientifiques permettront de fournir de nouvelles recommandations en matière de chirurgie ambulatoire.
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