La popularité des médecins n'a jamais été aussi forte depuis la crise sanitaire, relève une enquête* Odoxa pour le groupe NEHS, la chaire santé de Sciences Po, France Info et Le Figaro rendue publique ce mardi.
En cinq ans, les bonnes opinions à l'égard des médecins et des infirmiers se sont envolées, notamment ces derniers mois en pleine crise du Covid-19. En 2015, 13 % des Français avaient une « très bonne opinion » des médecins. Désormais, en juillet 2020, c'est 42 % de la population (57 % pendant le confinement). Du côté des infirmiers, ce chiffre atteignait 43 % en 2015 contre 50 % en juillet 2020 avec un pic à 70 % en plein confinement.
Depuis la fin du confinement, les soignants sont toujours placés sur un piédestal. 93 % des Français ont une « bonne opinion » de l'ensemble des professionnels santé (92 % pour les médecins et 93 % pour les infirmiers). Les établissements de santé jouissent aussi d'une bonne image : 84 % des Français déclarent avoir une « bonne opinion » des structures privées, 81 % des hôpitaux publics. Toutefois cette appréciation est en demi-teinte pour les établissements médico-sociaux dont les EHPAD qui récoltent 46 % de mauvaises opinions : la polémique sur le confinement des personnes âgées y est sans doute pour quelque chose.
Dans le ressenti des professionnels de santé, c'est une autre histoire. Seuls 54 % des médecins interrogés ont l'impression que les Français sont toujours autant reconnaissants qu'au moment du confinement. Ce constat est encore moins partagé par les infirmiers : deux tiers s'estiment mal considérés par les Français.
Confiance absolue envers les soignants
En plus d'une bonne image, les soignants bénéficient aussi de la confiance de la population. Neuf personnes sur dix leur accordent une « immense confiance ». Ils ont aussi gagné des lettres de noblesse (avec les chercheurs) pour leurs explications et vulgarisation de sujets techniques notamment dans les médias. Six Français sur dix plaident pour une plus grande place des médecins à la télévision. Ils sont en revanche beaucoup plus frileux à l’égard des institutions de santé et du gouvernement : 60 % ne font pas confiance au ministère de la Santé ou à la direction générale de la santé et 68 % à l’action du gouvernement.
Également interrogés sur leur confiance envers leurs collègues ou tutelle, les médecins affirment avoir une totale confiance envers les infirmiers (95 %), les personnels soignants (93 %), les confrères libéraux/hospitaliers (92 %). Pendant la crise, l'entraide entre métiers s'est fait sentir : deux tiers des médecins ont rapporté des cas de confrères ou d'infirmiers endossant des rôles d'aide-soignant ou proposer leur aide dans les services. D'ailleurs, un praticien sur deux estime que les relations hiérarchiques entre les soignants connaissent un nouveau souffle. Ce ressenti n'est toutefois pas partagé par la majorité des infirmiers (73 %).
De nouvelles aspirations
La crise sanitaire a engendré de nouvelles organisations du système de santé qui ne laissent pas de marbre les praticiens. Ainsi, la majorité des médecins souhaiteraient exercer à la fois en ville et à l'hôpital (77 %), passer d'un EHPAD à un service de gérontologie hospitalier (75 %) ou encore avoir plusieurs employeurs (68 %).
La télémédecine apparaît également comme un nouvel d'usage à l'avenir pour 8 médecins sur dix et un Français sur deux.
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