« J'étais à l'hôpital public pendant que vous étiez aux affaires. Je l'ai vue, moi, la dégradation, je l'ai vécue ! » C'est une ministre de la Santé extrêmement agacée qui a défendu son plan hôpital ce mercredi 20 novembre face aux critiques acides du député socialiste Joël Aviragnet. En fin de journée, Agnès Buzyn a subi pendant 45 minutes les foudres de plusieurs élus de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale à propos du contenu du plan hôpital présenté le matin même avec Édouard Philippe.
Parmi les élus qui ont pris la parole, Joël Aviragnet a été le plus vindicatif. « Mépris et suffisance », « inconséquence et désinvolture » : le député PS de Haute-Garonne a reproché à la ministre de la Santé de ne pas avoir pris en compte, dans l'élaboration des nouvelles mesures pour l'hôpital, le plan d'urgence « financé, solide et ambitieux » que le groupe socialiste avait rendu public trois semaines plus tôt. « Non seulement votre plan est moins ambitieux que le nôtre, mais il s'appuie sur du déficit public ! », a jeté le député, accusant le gouvernement d'avoir « perdu trois semaines » pour un résultat « très insuffisant » et qui « laisse à désirer sur l'attractivité des carrières ».
D'ordinaire calme, Agnès Buzyn a haussé le ton pour répondre : « Si vous pouvez me citer une seule mesure du gouvernement précédent qui concerne l'hôpital public, vous me le dites ! J'aimerais bien savoir ce qu'on a investi dans l'hôpital public dans ces 5 dernières années [à part] les ONDAM [évolution des dépenses maladie, NDLR] les plus bas et les tarifs les plus bas. C'est le quinquennat précédent qui a aggravé la dette hospitalière comme jamais ! » Très remontée, la ministre a continué sur sa lancée en invoquant l'héritage. « Quand je suis arrivée, j'avais un milliard d'euros de déficit dans les hôpitaux publics en 2017. Je l'ai réduit de moitié l'année dernière ».
Et de conclure sous les applaudissements d'une partie de la commission : « Il faut arrêter. Franchement, je suis très choquée. Vous pouvez considérer que [mon plan] est insuffisant. Mais me dire que vous avez un plan ambitieux pour l'hôpital public, vu ce qui a été fait pendant cinq ans, c'est fort de café ! »
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