Dans les 38 hôpitaux de l’AP-HP, le nombre de patients étrangers a augmenté de près de 10 % en quatre ans. Las, le CHU parisien déplore une dette cumulée de 118 millions d’euros accumulée par ces pays étrangers, parfois bien mauvais payeurs.
Le bureau des affaires internationales de l’AP-HP a comptabilisé 11 185 séjours concernant des patients résidant à l’étranger, Français ou non, soignés en 2014 dans les 38 établissements du groupe. Un quart des séjours (3 154) sont des séances de dialyse, de radiothérapie ou de chimiothérapie. Suivent des hospitalisations relatives à la pédiatrie (1 226 séjours), au digestif (1 102 séances), à la cardiologie (548 séjours), à l’uronéphrologie (528 séjours), au système nerveux (505 séjours) et à plus de 20 autres domaines d’activité.
La grande majorité de ses patients proviennent d’Algérie (2 439 séjours) et du Maroc. On trouve également dans le haut du tableau l’Italie, le Koweït, l’Égypte et les États-Unis. Au 12e rang, le Royaume-Uni perd six places quand l’Arabie Saoudite, au 19e rang, en gagne huit par rapport à 2010.
Palmarès des pays débiteurs
Pour être soignés par les médecins de l’AP-HP, ces patients doivent s’acquitter d’une facture supérieure de 30 % à celle de ceux résidant en France – sur la base des tarifs journaliers de prestation (hors urgences, interventions humanitaires, accords internationaux et aide médicale d’État). En 2014, cette surfacturation a représenté à elle seule dix millions d’euros, selon de la commission médicale d’établissement (CME).
Mais ces patients difficilement traçables lorsqu’ils quittent le sol français ont contracté en 2014 une dette de plus de 118 millions d’euros à l’égard de l’AP-HP. Les pays les plus redevables (particuliers et assurances) sont l’Algérie (31, 6 millions d’euros), le Maroc (11 millions) et les États-Unis (5,7 millions), avant la Belgique (4,9 millions), la Tunise, l’Italie, l’Arabie Saoudite et le Royaume-Uni.
Pour réduire ces impayés, l’AP-HP envisage dès la rentrée d’obliger les patients (ou organismes) étrangers accueillis en programmé de régler d’avance la facture sur la base d’un devis, calculé au prix de journée majoré de 30 %.
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