Hôtel-Dieu : place au nouveau concept de consultations H24

Publié le 04/11/2013
Hôtel-Dieu

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Crédit photo : S. Toubon

C’est aujourd’hui, le 4 novembre, que le plus vieil hôpital parisien entame une vie nouvelle. Les pompiers n’y viennent plus, les urgences lourdes sont orientées ailleurs. Le service d’accueil des urgences cède la place à des consultations 24 heures sur 24 assurées - pour l’heure - par l’équipe d’urgentistes. À terme, des médecins libéraux doivent renflouer les effectifs pour offrir une large gamme de soins en secteur 1.

Dimanche, le maire de Paris a indiqué qu’il ne validerait « aucune forme de démantèlement » des urgences de l’Hôtel-Dieu. Le conseil de Paris a mis en place un groupe de travail pour repenser l’avenir de cet établissement hospitalier. « Il est impératif qu’aucune décision prématurée et irréversible ne soit prise » avant les conclusions définitives, insiste Bertrand Delanoë, opposé à toute modification du fonctionnement du service d’accueil des urgences dans l’immédiat.

Hypocrisie politique ?

Marisol Touraine a demandé le report de la fermeture de ce service d’urgences cet été, mais l’AP-HP poursuit depuis la réorganisation de l’Hôtel-Dieu. L’hôpital, selon le projet du CHU, a vocation à accueillir le siège de l’AP-HP et son musée. Les défenseurs de l’Hôtel-Dieu enchaînent les manifestations et dénoncent l’hypocrisie de l’exécutif sur le dossier. Ils condamnent la fermeture de ces urgences pour diverses raisons.

L’Hôtel-Dieu est l’unique hôpital d’urgence pour les 400 000 habitants des neuf premiers arrondissements de Paris, font-ils valoir. Les autres hôpitaux parisiens sont déjà saturés, avec des taux d’occupation des box et des lits portes dépassant souvent les 100 %. Augmenter le temps d’attente aux urgences augmentera la mortalité des patients, met en garde l’AMUF (Association des médecins urgentistes de France), prenant appui sur la littérature internationale.

L’Union syndicale des médecins de centres de santé fustige également avec force ce projet de « consultodrome 24/24 7/7 qui tient plus du fast-food ou de la rencontre d’un soir, qui plus est aux frais de la Sécu, que d’une médecine générale prévenante et attentive, travaillant sur le long terme ».

 D. CH.

Source : lequotidiendumedecin.fr