« Les urgences vont fermer, mais il restera un centre d’accès aux soins en urgence ouvert 24h/24 à tous les cas non graves ». Par cette phrase, publiée hier dans les colonnes du « JDD », Jean-Marie Le Guen relance la polémique sur l’avenir de l’Hôtel-Dieu, plus vieil hôpital parisien à la veille d’une profonde restructuration.
La direction générale de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) souhaite transformer l’Hôtel-Dieu en lieu de consultation, sans lit ni possibilité d’hospitalisation la nuit. Plusieurs services ont déjà été transférés à l’hôpital Cochin.
Le siège de l’AP-HP a confié au Pr Jean-Yves Fagon une mission de concertation pour bâtir le nouveau projet de soins de l’Hôtel-Dieu. Que va devenir le service d’urgences, très fréquenté sur l’île de la Cité ? La direction du CHU dément les propos du député PS et président du conseil de surveillance de l’AP- HP. Elle assure que la consultation n’est pas achevée, et que le temps des arbitrages n’est pas arrivé.
Doutes sur le projet de maison médicalisée
Ian Brossat, président du groupe PCF/PG au Conseil de Paris, monte au créneau. « Une telle fermeture serait injustifiable », réagit-il. Les urgences de l’Hôtel-Dieu « sont vitales pour les Parisiens comme pour notre ville ».
Le Pr Bernard Granger, psychiatre à l’AP-HP et porte-parole du Mouvement de défense de l’hôpital public, croit savoir que les jeux sont faits, et que les urgences fermeront. Ce qui suppose de renforcer considérablement les transports SMUR et SAMU vers d’autres sites. Le Pr Granger émet des doutes sur le projet de maison médicalisée, baptisé par certains « hôpital debout ». Il considère que la réflexion est non aboutie. « Il faut trouver des médecins, l’ouverture 24/24 paraît compliquée et la question de son équilibre économique avec des consultations en secteur I se pose », argumente-t-il.
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