Des personnes âgées hospitalisées dans le centre hospitalier de Gisors (Eure) ont été victimes de maltraitance de la part de deux aides-soignantes, révèle « Le Parisien » ce lundi.
En mars, un proche d’une des deux employées de l’unité de soins de longue durée de cet établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) alerte la direction de l’hôpital. Sur place, les enquêteurs missionnés par le défenseur des droits retrouvent cinq photos de pensionnaires qui auraient été prises pendant l’hiver 2009-2010 et qui sont attentatoires à la dignité de ces personnes.
Le quotidien évoque des clichés qui « se regardent avec peine, dans tous les sens du terme ». L’un montre « une très vieille dame » « dévêtue », l’autre un patient qui « porte pour seul vêtement une couche contre les fuites urinaires et un soutien-gorge rembourré ».
Un acte isolé
Toutes les victimes sont sous tutelle, soit très gravement handicapées, soit très âgées et souvent séniles.
L’agence régionale de santé (ARS) a été saisie et une enquête de gendarmerie est en cours.
« Ce type de délits reste isolé, rappellent les ministres de la Santé et chargée des personnes âgées Marisol Touraine et Michèle Delaunay dans un communiqué commun. Il ne doit pas jeter le discrédit sur les directions et personnels des établissements médico-sociaux, qui accomplissent chaque jour leur tâche avec dévouement et professionnalisme. »
Pour sa part, l’association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) indique que « la bientraitance dépend avant tout du temps passé auprès des personnes et donc du nombre de professionnels ; la création d’une prestation autonomie tant attendue, ajoute-t-elle, sera en cela un véritable acte de bientraitance. »
En 2010, un rapport rédigé par un cadre de l’établissement signalant sans équivoque des faits de maltraitance était resté lettre morte, précise le quotidien.
L’actuelle direction – qui n’était pas en poste au moment des faits – a suspendu les agents incriminés.
Dans le rapport qu’il vient d’adresser à la ministre Michèle Delaunay, le défenseur des droits recommande d’engager des poursuites disciplinaires, d’interdire aux aides-soignantes mises en cause d’être à l’avenir en contact avec des personnes vulnérables mais aussi qu’une réflexion soit conduite sur le management interne.
La maltraitance sur ce type de patients fragiles représente 25 % des saisines du Défenseur des droits.
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