Le monde de l’hôpital a fait part à Marisol Touraine de sa « profonde inquiétude » à l’idée de voir se concrétiser les revendications d’une partie des internes sur le temps de travail à l’hôpital.
Dans une lettre à la ministre de la Santé en date du 21 octobre, la Fédération hospitalière de France (FHF) et les Conférences de directeurs d’hôpitaux (CHRU, CH) et de présidents de commission médicale d’établissement (CHU, CH, CHS) présentent une « démarche d’alerte collective » face à la volonté de l’Intersyndicat national des internes (ISNI) d’intégrer le samedi matin dans la permanence des soins.
Il s’agit d’une des revendications du préavis de grève déposé par l’ISNI pour le 17 novembre, afin de dénoncer le blocage des discussions avec le ministère de la Santé sur la révision du temps de travail à l’hôpital.
La crainte de la désorganisation
L’hôpital rappelle que le bornage horaire est similaire pour les praticiens hospitaliers et les internes. « Modifier ce bornage pour les internes sans le faire pour les seniors déséquilibrerait et désorganiserait totalement les dispositifs de permanence des soins aujourd’hui en place », craignent les auteurs de la missive.
L’hôpital prévient la ministre de la Santé des « effets majeurs organisationnels, managériaux et budgétaires » d’une telle décision sur l’hôpital si d’aventure elle décidait de céder aux revendications de l’ISNI.
L’ISNI estime pour sa part que cette lettre des conférences est « honteuse » et traduit « un cruel manque de considération des instances hospitalières pour les internes ». Le syndicat a exhorté la ministre de la Santé à agir, ce vendredi : « Il est plus que temps de prendre des mesures fortes et courageuses pour régler le temps de travail des internes ».
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