Ce fut le point d’orgue de la première journée des 21es Rencontres de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), hier mardi à Montpellier. Devant un amphithéâtre plein à craquer, François Braun, en visio, a demandé aux cliniques de « renforcer leur contribution à la réponse aux besoins de santé de nos concitoyens », tandis que Lamine Gharbi a réclamé 400 millions d'euros pour cette année et le double pour l'année prochaine, afin que les cliniques puissent augmenter les salaires à hauteur de ceux du public.
Pour le ministre de la Santé, il est aujourd’hui indispensable de « sortir, public comme privé, des concurrences exacerbées, stériles, que cela soit dans le cadre de l’organisation des soins, des salaires ou du recrutement ». L’ancien président du Samu-urgences de France (SUdf) est convaincu que c’est « ensemble que nous arriverons à surmonter la crise qui est devant nous », comme au plein cœur de la crise sanitaire.
« Égalité de droits et de devoirs »
La pandémie a montré que l’on pouvait « faire autrement collectivement » pour trouver des solutions, a souligné François Braun qui a rappelé que « les barrières étaient tombées », que le public avait travaillé avec le privé durant la crise. Il aspire donc à retrouver cet « esprit Covid » qui a permis de trouver « un chemin vers un système plus efficace », tout en rappelant ses valeurs : « la réciprocité, la collaboration qui va dans les deux sens », mais aussi « la logique des droits et des devoirs », « d’égalité d’engagement et d’égalité de rétribution ».
Ce principe doit d’ailleurs s’appliquer aux mesures de la « mission Braun » qui ne sont pas encore toutes sorties de la boîte à outils, faute de temps, a insisté le ministre. Il a notamment fait référence aux « complémentarités » que l’on pourrait mettre en place « dans le cadre de la permanence des soins entre les établissements privés et publics », alors que le débat est houleux sur la question depuis plusieurs mois.
Lamine Gharbi demande 400 millions
De son côté, Lamine Gharbi, le président de la FHP, a estimé qu’il n’y avait « pas de réussite sans dynamique collective et partagée ». Puis, il est revenu à la charge sur les sujets brûlants du moment pour sa fédération : l’inflation, les rémunérations, la garantie de financement, mais aussi les réformes du financement des services de soins de suite et de réadaptation (SSR) et de la psychiatrie. Si ces dernières étaient appliquées en l'état, elles se feraient « au détriment des patients et des besoins des territoires, comme le montrent les études d’impact », a expliqué le président de la FHP.
Pour compenser les effets de l’inflation et la revalorisation des salaires « qui a déjà été faite, sinon, on n’aurait pas pu tenir l’été », a précisé Lamine Gharbi, celui-ci a demandé au ministre une enveloppe de 400 millions d’euros en 2022. Selon lui, les chiffres qui circulent font état de 200 millions. Il a donc suggéré de « faire moitié-moitié. 300 millions ? Vous dites banco, nous, on va boire un verre, et dès que je suis à Paris, je viens vous remercier ! », a-t-il proposé au ministre, sous les éclats de rire de la salle. Et de marteler le message suivant : « à missions égales, revalorisations égales… »
Un brin amusé, le ministre a répondu que les arbitrages sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qui seront présentés lundi en conseil des ministres, ne sont pas terminés. Avant de tenter de rassurer la fédération : « Vous savez que je ne lâche rien ! J’espère arriver à une solution proche du montant que vous souhaitez ».
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