Le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux, s’est dit mardi « satisfait » de l’augmentation annoncée du fonds de soutien aux hôpitaux ayant contracté des emprunts toxiques : « C’est une victoire pour nous après des mois de mobilisation. »
« Nous sommes satisfaits puisque les arguments déployés depuis des mois ont porté. La voix des hôpitaux a enfin été entendue. Auparavant, il y avait deux poids et deux mesures entre les collectivités locales et les hôpitaux » exposés aux emprunts toxiques, a déclaré à l’AFP Frédéric Valletoux. « Les hôpitaux étaient les grands oubliés, on a remonté le courant », a-t-il ajouté.
Le secrétaire d’Etat au Budget Christian Eckert a annoncé mardi que le fonds de soutien pour les hôpitaux, aujourd’hui de 100 millions sur trois ans, serait majoré de 300 millions sur dix ans. Ces 300 millions supplémentaires seront apportés par le système bancaire français par une majoration de la taxe sur le risque systémique.
Une dette de 300 milliards d’euros
« C’est une aide sérieuse pour financer les frais que génère la volatilité des taux d’intérêt. Et ce sera financé par les banques et non plus prélevé sur l’assurance maladie comme le premier fonds de 100 millions d’euros », s’est félicité Frédéric Valletoux, précisant qu’une centaine d’hôpitaux étaient concernés. Avec la flambée de la monnaie helvète, provoquée par l’abandon mi-janvier du taux plancher de conversion de la Banque nationale suisse, « la dette des hôpitaux s’est alourdie de 500 millions d’euros », a-t-il rappelé.
Le volume total de la dette des 1 100 hôpitaux français s’élève à près de 300 milliards d’euros, dont 1,5 milliard d’euros d’emprunts toxiques, a-t-il détaillé.
Dans un courrier daté du 11 février, des représentants de la communauté hospitalière, dont la FHF, avaient interpellé le président François Hollande« pour que les intérêts des hôpitaux et des Français ne soient pas sacrifiés au profit des intérêts des banques ».
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