Drame à la maternité d’Orthez : l’anesthésiste écrouée

Publié le 03/10/2014

Une anesthésiste belge souffrant d’un « problème pathologique d’alcool » a été mise en détention provisoire jeudi après le décès, mardi, d’une de ses patientes, victime d’un accident d’anesthésie lors de son accouchement à la maternité d’Orthez, dont les activités ont été suspendues depuis par les autorités sanitaires.

Parallèlement à ce volet judiciaire se poursuit la procédure sur la fermeture éventuelle de la maternité d’Orthez (Pyrénées-Atlantiques), déjà en sursis en raison de difficultés chroniques de recrutement de gynécologues-obstétriciens. « Je ne me vois absolument pas rouvrir cette maternité sachant que je serai obligé au 11 octobre, date limite, de constater que les conditions du côté des obstétriciens ne sont absolument pas remplies », a déclaré le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Aquitaine, Michel Laforcade, sur France Bleu Béarn.

Violation de l’obligation de sécurité

L’accident est survenu dans la nuit du 26 au 27 septembre lors de l’accouchement par césarienne, sous anesthésie générale, d’une jeune parturiente âgée de 28 ans.

Victime d’un arrêt cardiaque, elle avait été transférée à l’Hôpital de Pau où elle est décédée. Son bébé est quant à lui sain et sauf et les autorités sanitaires avaient décidé dès lundi de suspendre l’activité de la maternité.

Convoquée devant les gendarmes mardi, l’anesthésiste, âgée de 45 ans, s’était présentée avec un taux d’alcool de 2,40 g/l de sang et aurait reconnu avoir « un problème pathologique d’alcool ».

Placée en garde à vue, elle a été ensuite mise en examen et en détention provisoire à la maison d’arrêt de Pau jeudi pour « homicide involontaire aggravé par la violation manifeste et délibérée d’une obligation de prudence et de sécurité », passible de cinq ans d’emprisonnement, selon le procureur de la République de Pau, Jean-Christophe Muller.

Un point presse sera organisé ce vendredi, en fin d’après-midi, à Bordeaux à l’agence régionale de santé d’Aquitaine. Il sera l’occasion d’aborder les principales conclusions de l’enquête de l’ARS et les dispositions pour assurer la sécurité et la continuité des prises en charge.

Avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr