« APPRÉHENDER le rôle et la position de la CME », mais aussi réfléchir à la mission du président de CME, pour « passer de la position d’expert médical ou pharmaceutique à celui de dirigeant médical » : tels sont les objectifs de la nouvelle formation* que propose l’Institut du management.
La première session se tiendra du 25 au 27 avril, à Rennes. Trois autres suivront en 2012. Les Drs Francis Fellinger et Édouard Bichier, issus de la Conférence nationale des présidents de CME de centre hospitalier, seront les coordonnateurs de l’enseignement.
L’Institut du management, qui est un département de l’École des hautes études en santé publique (EHESP), entend s’ouvrir davantage aux médecins. Le moment est stratégique, explique son directeur, Roland Ollivier : « Les CME viennent d’être profondément renouvelées. C’est maintenant qu’il faut former leurs présidents et vice-présidents ».
Apprendre à conduire des hommes.
L’EHESP, ex-ENSP, est le lieu de passage quasi obligé pour devenir directeur d’hôpital. Roland Ollivier, lui-même ancien directeur d’hôpital (et IGAS), souhaite que le corps médical s’approprie également les lieux. « L’Institut du management est déjà partenaire** d’une formation pour les chefs de pôle, rappelle-t-il. Parallèlement, nous mettons en place un diplôme d’établissement intitulé « manager un pôle ». Et depuis 2008, nous avons développé la formation « Hôpital + », qui permet à des directeurs et des médecins de partager leurs pratiques managériales ».
Le Dr Philippe Paradis a suivi la formation « Hôpital + » en 2010. Ce praticien préside la CME du centre hospitalier de Maubeuge depuis cinq ans. Manager 120 médecins ne s’avère pas tous les jours aisé. « Je n’arrivais à leur faire faire ce que je voulais, raconte-t-il. Je me posais des questions : qu’est-ce qui m’autorisait à donner des ordres ? À la faculté de médecine, on n’apprend pas à conduire des hommes ». Les services hospitaliers tournent quand les équipes sont de bonne volonté, expose le président de CME, mais la machine se grippe lorsque se posent les problèmes démographiques et la pression à la performance. Pendant cinq semaines, le Dr Paradis s’est donc formé. Il a échangé avec des directeurs d’hôpital, hors de tout enjeu, et a découvert leurs contraintes propres. « J’incite tous les médecins en responsabilité à se former pour sortir de leur vision personnelle, dit-il à présent. La formation m’a permis de travailler mieux avec mon directeur ».
* Pour plus d’informations, écrire à l’EHESP : jacqueline.thomas-heude@ehesp.fr
** Avec le CNEH (Centre national de l’expertise hospitalière) et l’AFMHA (Association nationale pour la formation continue du personnel médical des hôpitaux)
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