ROSP : les jeunes généralistes n’y trouvent toujours pas leur compte

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Publié le 30/04/2015

À l’heure où le directeur de la CNAM se félicite du bilan de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP), également qualifié d’accord gagnant/gagnant par la CSMF, le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) juge que le dispositif souffre au contraire de « nombreux défauts de conception ».

Changer la méthode, le mode de calcul...

Le SNJMG épingle une rémunération « au statut réglementaire flou », qui « mélange torchons et serviettes » (prévention, suivi des pathologies chroniques, organisation du cabinet, télétransmission...) et comprend des indicateurs de santé publique « très discutables » avec le risque de « conflit d’intérêt » vis-à-vis des patients. Le syndicat s’alarme au passage de la « pénalisation des jeunes médecins » (remplaçants non concernés, jeunes installés handicapés par les indicateurs indexés sur la taille de la patientèle...).

Le syndicat propose une distinction claire entre le volet « santé publique » de la ROSP (sous forme d’un contrat optionnel annuel avec tacite reconduction) et des « dotations conventionnelles structurantes » (organisation du cabinet, informatisation…). Il suggère que les objectifs de santé publique soient déterminés par un collège d’experts indépendants, avec validation par les parties signataires de la convention.

Secteur unique revalorisé

Autre recommandation : calculer la rémunération sur objectifs sur une base minimale forfaitaire de 500 patients pour les cinq premières années d’installation si nécessaire, afin de ne pas pénaliser les médecins en début de carrière. Le SNJMG appelle les jeunes médecins à lui signaler tout problème concernant la ROSP.

Au-delà de ce paiement à la performance, le SNJMG estime qu’il faut changer de braquet pour restaurer l’attractivité de l’exercice libéral : réformer la convention médicale avec un « secteur unique revalorisé », instaurer des forfaits structure favorisant l’emploi d’auxiliaires salariés (pour la gestion du tiers payant, l’accueil des patients, la tenue des dossiers médicaux…), ces dotations étant « majorées lors des premières années d’exercice ».


Source : lequotidiendumedecin.fr