Rarement un rapport n'aura autant défrayé la chronique dans la communauté médicale. Le député et urgentiste Thomas Mesnier est depuis mardi la cible de toutes les attaques à la suite de son rapport sur les soins non programmés rendu à la ministre de la Santé. « Bidouillage », amateurisme et « méconnaissance de la médecine générale », les libéraux y sont tous allés de leur commentaire ces derniers jours.
Aujourd'hui, c'est la réaction des médecins salariés qui étonne. Contre vents et marées, l'Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS) a salué « avec satisfaction » les propositions du député de la majorité. « Oui à une offre ambulatoire, de service public, régulée, accessible, en tiers payant, sans dépassement tarifaire », se satisfait notamment le syndicat. « Enfin des propositions et un programme. »
Plus mesurée mais non moins réjouie, la Fédération hospitalière de France (FHF) s'est félicitée que son constat « soit partagé par le député Thomas Mesnier ». Élément de satisfaction principal : la FHF voit dans les propositions du jeune parlementaire un moyen de désengorger les urgences hospitalières en réorientant les patients vers la médecine de ville. Elle alerte toutefois le gouvernement sur deux questions qui restent en suspens : le financement des centres hospitaliers de soins non programmés et la forme de prise en charge par les médecins de ville. Il ne s'agit donc pas d'un blanc-seing que la FHF donne au gouvernement, mais d'un appel à « des actions concrètes ».
Dans la lancée des autres syndicats de médecins libéraux, les jeunes médecins généralistes y sont aussi allés de leur communiqué assassin. Le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) dénonce un rapport « démagogique », « contradictoire » et écrit dans un langage « technocratique ». Le communiqué, non sans une pointe d'ironie, regrette de voir ce rapport écrit par un médecin, qui plus est diplômé récemment. « Au regard du SNJMG, c'est presque l'un des nôtres qui est responsable de tout ceci. » Avec ce rapport, les jeunes généralistes craignent de se voir contraints de faire le choix entre un assujettissement aux ARS d'un côté ou aux établissements privés à but lucratif de l'autre.
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