« Arrêtons d’arrêter sans arrêt ! », enrage le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi aux autres spécialités (Snphare). Alors que le ministère s’apprête à publier un nouvel arrêté de revalorisation « exceptionnelle » de la permanence des soins des personnels médicaux (gardes de nuit et week-ends), l’organisation réclame une « mesure pérenne » sur la PDS et l'ouverture d'un cycle de négociations sur l'attractivité. Pour le Snphare, plutôt que du saupoudrage, il est urgent de revaloriser « pour de bon » la permanence des soins « dans ses différentes déclinaisons » – gardes, astreintes et temps de travail additionnel (TTA) – et pour l'ensemble des praticiens (PH, HU et internes).
Si la mission Braun a certes permis depuis cet été la majoration des gardes la nuit, le week-end et les jours fériés – mesure reconduite qui a fait ses preuves, selon l'Igas – il est temps de « transformer l’essai », insiste le syndicat pour qui la publication d’un arrêté « tous les 3 mois » « n’a plus de sens ». « Empiler des mesures exceptionnelles, ça ne refonde rien », s'agace-t-il.
Quant à l’arrêté du 30 avril 2003 sur l'organisation de la permanence des soins, qui aura bientôt 20 ans d’existence, il est jugé « complètement inadapté au contexte actuel ». D'où la nécessité d'un nouveau cadre réglementaire : « l’ampleur de la revalorisation devra tenir compte de l’évolution présente et à venir du point d’indice et de la pénibilité du travail en garde », précise le syndicat.
Pour des mesures lisibles et fortes
Les enquêtes récentes d’Action Praticiens Hôpital (APH) auprès du terrain – « Nuits blanches » et « Flash-back » – ont confirmé que la pénibilité de la PDS et sa « nette sous-rémunération » étaient principalement à l’origine du manque d’attractivité de l'hôpital, entraînant de vraies difficultés de fidélisation.
Quant au temps de travail additionnel des médecins hospitaliers (TTA), son tarif « n’a plus rien d’incitatif au regard du poids que font peser ces heures supplémentaires sur la vie personnelle et la santé des praticiens », dénonce le syndicat.
Dans ce contexte, le Snphare souhaite le « doublement de l’indemnité de sujétion » (des gardes ET astreintes) des PH et l’inclusion du samedi matin dans la permanence des soins. Il réclame aussi le doublement du tarif du TTA pour l'ensemble des praticiens (tous services, tous établissements), dans l’attente d'obtenir des « équipes médicales à l’effectif nécessaire ».
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