Le chemin syndical est semé d'embûches préviennent charitablement – et d'une même voix – les organisations officiellement représentatives de la profession après l'annonce de l'UFML, association créée en 2012, de quitter son statut pour se transformer en syndicat médical.
Le Dr Jean-Paul Hamon, patron de la FMF, fait ses calculs, cinglant : « La cotisation à un syndicat, c'est entre 250 et 300 euros. C'est moins facile à payer que les 50 euros d'adhésion à l'UFML. On verra s'ils tiennent le coup jusqu'à la prochaine enquête de représentativité ». Le Dr Éric Henry (SML), poursuit dans la même veine : « 300 euros de cotisation, on verra qui va payer. On ne souhaite pas les bizuter, mais ils verront ce que c'est de gérer un syndicat. Bienvenue au club… ».
Cette nouvelle étape dans la balkanisation de la médecine libérale ne réjouit guère. « Ça dispersera encore davantage les forces syndicales, craint le Dr Hamon. Or, diviser pour régner, c'est le rêve des pouvoirs publics ». Le Dr Jean-Paul Ortiz, patron de la CSMF, se dit même animé par « un sentiment de tristesse ». « Tout ce qui divise nous affaiblit. Idéalement, il serait pourtant souhaitable que les libéraux soient défendus par une seule structure. "I have a dream " : un seul syndicat ! On s'engueulerait, mais on défendrait tous la médecine libérale ».
Dans ce concert de critiques à peine voilées, le Dr Claude Leicher, président de MG France, se démarque. « Le paysage s'éclaircit, confie-t-il. Il y a d'un côté les "conventionnistes", et de l'autre, une tendance au refus du compromis incarné par la CSMF et le SML. L'UFML est à l'extrémité de cette tendance. Bienvenue à eux s'ils se transforment en syndicat ».
Combien de divisions
Au BLOC, l'un des co-présidents, le Dr Bertrand de Rochambeau, s'interroge sur la ligne stratégique du nouveau venu, et sur sa capacité à fédérer les soignants au-delà du corps médical (ambition affichée de l'UFML). « Quel syndicat Jérôme Marty veut-il créer ? Polycatégoriel et même pluriprofessionnel comme l'est actuellement l'UFML qui accueille des non-médecins ? Pourquoi pas, mais c'est un genre qu'on ne connaît pas trop. Comment pourra-t-il signer une convention dans ces conditions ? ».
La transformation en syndicat devrait aussi s'accompagner d'une clarification. Lors des dernières élections aux URPS, plusieurs médecins affiliés à l'UFML avaient été hébergés par des listes FMF ou du BLOC. « Ces médecins n'ont pas du tout envie de s'en aller de chez nous », affirme le président de la FMF. « L'UFML a été déçue par la FMF qui a signé la convention », persifle au contraire Éric Henry (SML).
Née dans la mouvance des « médecins pigeons », l'UFML n'entend surtout pas renoncer à ses objectifs : annuler l'avenant 8 sur la régulation tarifaire, interdire le tiers payant généralisé, faire barrage aux réseaux de soins, révéler les conflits d’intérêts, sauvegarder la liberté d'installation, calquer le tarif des actes sur la moyenne européenne, supprimer la ROSP ou encore garantir la présence d'au moins 50 % de médecins dans les instances décisionnaires du monde de la santé. Largement de quoi nourrir une plate-forme syndicale.
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