LES MÉDECINS l’attendent depuis 14 ans. Ils devront patienter quelques semaines supplémentaires. Le développement professionnel continu (DPC), qui unit la formation médicale continue et l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) sera opérationnel dans « quelques semaines ». Le ministère de la Santé assurait que la parution des douze décrets et textes d’application de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) consacrés au DPC interviendrait la semaine dernière. La saga sur la réglementation de la formation médicale continue trouve ici un nouvel épisode, quatorze ans après les ordonnances Juppé qui ont rendu la FMC obligatoire. Devant ce retard, les supputations sont allées bon train dans le milieu associatif, habitué aux soubresauts. D’aucuns assurent que François Fillon refuse de signer les décrets paraphés par Roselyne Bachelot. D’autres expliquent que ces textes sont arrivés sur le bureau du Premier ministre après le remaniement ministériel et qu’il est nécessaire de les remettre dans les parapheurs des nouveaux arrivants avenue de Ségur.
À Matignon, on tente de dédramatiser. « Les textes ne sont pas bloqués chez nous, nous assure-t-on dans l’entourage de François Fillon. Ils sont finalisés et leur parution interviendra dans un délai rapide, d’ici quelques semaines. Il n’y a pas de blocage politique – François Fillon ne refuse pas de signer les décrets – mais un blocage technique qui entraîne un décalage dans leur publication ». Les textes sur le DPC ne sont donc pas tombés aux oubliettes. Peut-être seront-ils ajustés, tout au plus, précise cette source.
L’imbroglio qui entoure le DPC ne laisse pas insensibles les acteurs de la formation. Certains essaient de s’engouffrer dans la brèche pour obtenir une refonte du dispositif qui ne leur convient pas tout à fait. Le Centre national des professions de santé (CNPS) demande à Xavier Bertrand de « stopper » les textes d’application du DPC. L’instance réclame un « geste fort comme symbole du changement de cap politique initié par le Président de la République ». Dans à peu près les mêmes termes, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) appelle le ministre du Travail, de la Santé et de l’Emploi la réouverture du dossier DPC. Le syndicat réclame une concertation pour que le dispositif ne soit pas « aux seules mains des caisses et de l’État ». Les centres de santé veulent pour leur part faire rétablir dans les décrets DPC l’indemnisation des centres de santé pour « perte de ressources » en cas d’absence de leurs professionnels. Le principe du maintien de cette indemnisation pour les centres de santé a été confirmé lors d’une réunion consacrée à la préparation du chèque DPC. Le budget en a été prévu par convention entre l’État et la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM). Certains médecins sont au contraire impatients de voir les décrets paraître au « Journal officiel » pour enfin lancer le dispositif sur lequel ils planchent depuis plusieurs années. « Si on ne les publie plus maintenant, on va épuiser toutes les bonnes volontés », conclut un spécialiste du dossier.
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne
Denis Thuriot (maire de Nevers) : « Je songe ouvrir une autre ligne aérienne pour les médecins libéraux »