Ce n'est pas la première fois cette année que la Fédération hospitalière de France (FHF) appelle le gouvernement à desserrer l'étau budgétaire autour du cou des hôpitaux public. À la lueur de nouveaux chiffres, l'organisation présidée par Frédéric Valletoux s'alarme une nouvelle fois de la situation financière du secteur, qui s'est « très fortement dégradée en 2017 ».
Selon les premières estimations remontées aux agences régionales de santé (ARS) par les établissements, le déficit cumulé des 1 000 établissements publics serait au « niveau dramatique et totalement inédit » de 1,5 milliard d'euros, soit 2 % des budgets hospitaliers, indique la FHF. Le déficit était de 470 millions d’euros en 2016.
Comment en est-on arrivé là ? La FHF explique cette dégradation des comptes hospitaliers par l’impact des plans annuels d’économie de « près de trois milliards d’euros trois ans » et une activité moins dynamique que prévu alors que le gouvernement a fait le choix de baisser les tarifs en anticipation de « soi-disant hausses d'activités ». Pour la FHF, cette politique « a conduit cette année à faire supporter aux hôpitaux un même niveau de dépenses incompressibles en regard d’un moindre niveau de ressources ».
Dans ces conditions et avec un nouvel objectif d’économies de 1,6 milliard d'euros pour 2018, les établissements de santé vont se trouver « pris en otage entre la qualité des soins qu’ils doivent à leurs patients, la préservation des conditions de travail et de l’emploi des équipes hospitalières et l’obligation du retour à l’équilibre des comptes », indique la FHF.
Éponger les effets de la convention
Le lobby hospitalier reproche également au gouvernement de « faire payer aux hôpitaux le dynamisme des dépenses de ville » et de leur faire « éponger les effets de la convention médicale » (les dernières revalorisations des tarifs de ville), au « coût initialement sous-estimé ».
La FHF réclame une nouvelle fois au gouvernement de restituer aux établissements l'intégralité des 412 millions d'euros mis en réserve au début d'année, et non 150 millions d'euros, comme l'a annoncé fin novembre la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
Plus largement, la fédération demande que soient engagées « au plus vite » plusieurs réformes structurelles sur le financement du système de santé et la relance de l’investissement, la fin des mesures catégorielles non financées, l’assouplissement des modes de gestion interne des établissements et, vieille antienne, une « meilleure participation à la permanence des soins de l’ensemble des professionnels de santé, quel que soit leur statut ».
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