C’est en présence de la ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine et du ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt Stephan Le Foll que l’ANSES a inauguré son nouveau siège de Maison Alfort. Après la très protocolaire visite des lieux, Marisol Touraine a salué « l’aboutissement du développement réussi de l’agence » qui hérite en ce mois de juillet, outre ces nouveaux locaux de nouvelles missions d’évaluation des produits phytopharmaceutiques, des matières fertilisantes et supports de culture et des adjuvants.
Un pôle de phytopharmacovigilance
Grâce à ce déménagement, l’ANSES se rapproche de ses laboratoires d’analyse et de toxicologie déjà présents sur place. Les nouveaux locaux accueilleront également les 35 personnes de la nouvelle direction chargée, depuis le premier juillet, d’accorder les autorisations de mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques, les matières fertilisantes, les supports de culture et les adjuvants. Cette direction est complétée par un pôle de phytopharmacovigilance, cordonné par la Direction des produits réglementés.
« Nous étions déjà chargés de l’évaluation scientifique de ces produits, rappelle le directeur Marc Mortureux. Désormais, nous ne nous contenterons plus de transmettre nos rapports aux ministères, nous prendrons nous-mêmes la décision de la mise sur le marché. »
Contrairement aux médicaments, dont les autorisations de mise sur le marché peuvent être délivrées de façon centralisée par la Commission européenne, les produits phytosanitaires dépendent davantage des autorités nationales. « Les principes actifs sont autorisés au niveau européen, mais l’autorisation des produits commerciaux se fait au niveau national, détaille Marc Mortureux. L’ANSES dispose d’une grande marge de manœuvre dans la mesure où les textes prévoient que ces autorisations soient suspendues aux caractéristiques locales qui sont très variées sur un territoire comme celui de la France. »
40 millions et un partenariat public privé
La construction du nouveau bâtiment, baptisé « Copernic », a coûté 40 millions, financés par Sogeprom (Société générale) dans le cadre d’un partenariat public privé. L’ANSES va débourser 3 millions par an pendant 25 ans afin de rembourser la construction, avant d’être propriétaire des lieux. Une somme légèrement inférieure aux 3,2 millions d’euros de loyer qu’elle payait chaque année pour occuper ses anciens locaux.
Marisol Touraine, lors de l’inauguration, a détaillé les dossiers sur lesquels l’ANSES est attendue dans les mois à venir : « L’agence travaille en ce moment sur le dossier de l’étiquetage nutritionnel des aliments qui est un des éléments de la future loi de modernisation du système de santé, explique-t-elle. Aujourd’hui, les informations figurant sur les paquets sont incompréhensibles et illisibles. J’ai donc demandé à l’ANSES de définir ce que serait un bon étiquetage nutritionnel. »
L’impact sanitaire et environnemental des insecticides de la classe des néonicotinoïdes est également sur l’établi de l’Agence. « Nous avons commandé un rapport avec Stéphane le Fol et Ségolène Royal, et nous attendons des conclusions pour la fin de l’année », a précisé Marisol Touraine.
Padhue : Yannick Neuder promet de transformer les EVC en deux temps
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne