À la suite de la fusion des anciennes régions (Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées), l'harmonisation du financement de la permanence des soins ambulatoire (PDSA) de la région Occitanie, négociée depuis près de trois ans, inquiète fortement les maisons médicales de garde (MMG). Créés en 2000, ces dispositifs sont encadrés par la loi depuis 2007 et assurent les consultations aux heures de fermeture des cabinets médicaux (week-ends et jours fériés).
Selon le Dr Jean-Marc Laruelle, président de la maison médicale de garde de Montpellier et président FMF Occitanie, cette harmonisation est « difficile » tant les organisations de la PDSA des anciennes régions sont disparates en raison de la répartition géographique, l'âge des patients, etc. « En Languedoc-Roussillon, le territoire est plutôt plat. L'organisation est basée sur les maisons médicales de garde qui fonctionnent avec du personnel. Cela nous permet de recevoir plus de patients mais demande un budget de fonctionnement plus important. Ce n'est pas le cas en Midi-Pyrénées, une région plus montagneuse, où il y a davantage de petites MMG sans personnel », indique le médecin généraliste.
Avec la fusion des deux régions, l'Occitanie compte au total 23 maisons médicales de garde dont 16 structures de bonne taille fonctionnant avec du personnel (environ une centaine d'emplois de secrétaires administratifs, médicaux, agents de ménage), et sept petites structures sans personnel.
La dotation annuelle prévue pour les structures avec du personnel est de 130 000 euros (par MMG) dont 95 000 euros sont destinés à payer le personnel. Celle pour les MMG sans personnel s'élève à 50 000 euros. « L'ARS assure que l'enveloppe globale de 20,4 millions d'euros va rester constante. Or, on découvre que près de deux millions d'euros sont déjà bloqués pour des expérimentations. Il y a donc une baisse du budget global. Si le financement de ma MMG diminue, je vais devoir licencier du personnel », affirme le Dr Jean-Marc Laruelle.
Mettre la main à la poche
La MMG de Montpellier du médecin fonctionne actuellement avec six employés en temps partiel et réalise 9 000 consultations par an. « Nos frais de fonctionnement réels s'élèvent à 150 000 euros alors que nous recevons une dotation de 130 000 euros », ajoute-il. Pour ne pas être dans le rouge, les médecins participent au pot en rétrocédant l'intégralité de leurs astreintes de week-end ainsi que 5 % de leurs honoraires (à partir de cinq patients vus). Pour éviter cette situation, le syndicaliste réclame un budget pérenne pour les MMG. « Il faut que leur dotation sorte de l'enveloppe de la PDSA, aléatoire car liée aux astreintes. »
Contactée par le « Quotidien », l'ARS Occitanie réserve sa réponse. Quoi qu’il en soit, de nouvelles négociations sont en cours au niveau départemental. « Chaque département va proposer une nouvelle organisation et la remonter. À la fin, c'est l'ARS qui décide de l'enveloppe », ajoute le Dr Laruelle qui appelle les acteurs à agir vite, pour éviter de décourager les médecins volontaires à la PDS, déjà peu nombreux dans la région.
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