LA HAUTE AUTORITÉde santé (HAS) vient de publier un bilan riche en enseignements sur l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) et l’accréditation des médecins exerçant une spécialité à risque en 2008. Ce recueil s’appuie sur les rapports d’activité des organismes agréés – 106 pour l’EPP et 14 pour l’accréditation. Même si elles sont d’ordre déclaratives, les données recueillies ont permis à la HAS de dresser un tableau qualitatif et quantitatif des programmes d’évaluation et d’accréditation. « L’analyse de ces rapports a mis en évidence la diversité des professionnels de santé et des modes d’exercice des professionnels impliqués dans des programmes d’EPP », commente la HAS.
Au total, 17 595 médecins se sont impliqués en 2008 dans des programmes d’évaluation dont 7 276 généralistes exerçant essentiellement en cabinet de ville et 9 819 spécialistes dont une moitié exerce en cabinet de ville et l’autre moitié en établissement. Par ailleurs, 500 médecins salariés en dehors d’une structure hospitalière se sont engagés dans une démarche d’évaluation des pratiques professionnelles. Au 31 décembre 2008, 9 409 attestations d’EPP ont ainsi été délivrées par les organismes agréés. La HAS note que les actions d’évaluation sont d’une grande diversité de thèmes et de méthodes avec une prédominance des groupes de pairs et des audits cliniques ciblés. Elle a par ailleurs analysé les 531 programmes d’EPP portés par 78 organismes agréés. Les thèmes de formation les plus fréquemment traités en 2008 portaient sur la psychiatrie, les médicaments, la pertinence des soins, le dossier médical et la douleur. La HAS note une utilisation importante de ses recommandations dans le cadre des actions d’évaluation. Les actions d’EPP ont été suivies prioritairement par les généralistes (plus de 7 000), devant les dermatologues (1 473) et les spécialités réalisant des échographies obstétricales (1 015). Selon les informations communiquées par les organismes agréés, il a été établi que le coût maximal d’une EPP est de 1 000 euros.
Par ailleurs, 2 993 autres professionnels de santé se sont engagés dans l’EPP dont 1 559 sages-femmes et 985 infirmiers.
L’accréditation, un an après.
L’accréditation des médecins exerçant une spécialité à risque a également connu un essor en 2008. Un an après le déploiement du dispositif, ce sont 7 234 médecins dont 69 % de libéraux qui se sont engagés dans l’accréditation auprès des 14 organismes agréés au 31 décembre 2008. La HAS précise que les organismes ont accepté 6 518 demandes d’engagement dans le dispositif. Sur les 701 bilans évalués, 700 ont reçu un avis favorable contre un seul défavorable. La HAS note que le coût de prise en charge d’un médecin dans l’accréditation est compris entre 50 et 1 000 euros.
Ce bilan réalisé par la HAS – le premier du genre – est rendu public, en pleine réforme du dispositif de développement professionnel continu (voir encadré). Ce n’est sans doute pas un hasard.
Conseiller environnement, un métier qui veut du bien aux hôpitaux
Services saturés, généralistes isolés : la prise en charge des urgences psychiatriques scannées par deux députées
Congé parental, rémunérations, harcèlement au travail : l’ordonnance du collectif Femmes de santé contre les discriminations
Au CHU de Grenoble, soignants et médecins relancent la grève pour « des bras, des lits » et des blocs