Le gouvernement s’apprête à dévoiler où et comment économiser 50 milliards d’euros sur les dépenses publiques d’ici à 2017. Le couperet ne manquera pas de s’abattre sur le secteur hospitalier, dont les dépenses annuelles ont atteint 74 milliards d’euros en 2013.
Anticipant le coup de rabot, la Fédération hospitalière de France (FHF) a écrit à Manuel Valls pour lui proposer des pistes d’économies. De quoi économiser 5 milliards d’euros en 5 ans, anticipe Frédéric Valletoux, président de la FHF. Ces « réformes profondes d’organisation » seront dévoilées à la presse jeudi 10 avril.
La crainte des économies aveugles
Frédéric Valletoux, fraîchement réélu maire UMP de Fontainebleau, interpelle personnellement le Premier ministre : « Vous seul pouvez donner à notre système de santé l’élan politique dont il a besoin, et lui éviter de tomber dans le piège des économies aveugles, au rabot, décidées d’en haut. »
Le président de la FHF appelle dans le même temps le gouvernement à s’emparer du dossier des emprunts toxiques : « Des risques énormes (3 milliards d’euros) pèsent actuellement sur les dépenses hospitalières (...) qui pourraient très rapidement hypothéquer les ressources à consacrer aux soins, et donc leur qualité », écrit-il.
Le déficit des CHU se creuse à nouveau
Frédéric Valletoux appelle enfin le Premier ministre à ne pas stigmatiser le secteur hospitalier. « Certains responsables, et non des moindres, vont jusqu’à dénoncer la mauvaise gestion des hôpitaux, alors que ces derniers ont pourtant réalisé plus de 4 milliards d’euros d’effort d’efficience ces 10 dernières années, et que les comptes hospitaliers étaient, jusqu’en 2013, à l’équilibre. »
Le bilan financier des CHU, publié par la Conférence des DG de CHU, pointe une légère dégradation des comptes en 2013 « après 4 ans de redressement continu ». Les investissements et la capacité d’autofinancement ont reculé. Le résultat comptable des CHU s’est élevé à – 162 millions d’euros en 2013, contre – 116 millions en 2012.
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