Aujourd’hui, les 2 500 assistants de régulation médicale (Arm) du territoire sont en colère et n’entendent toujours pas mettre fin à leur mouvement de grève nationale illimitée débuté le 3 juillet dernier. Certes, trois décrets et deux arrêtés concernant leur formation sont enfin parus au « Journal officiel » de ce jour. En substance, ces derniers autorisent la mise en place d’un dispositif temporaire de formation en alternance ainsi qu’une indemnité de stage de 36 euros par semaine. Insuffisant pour calmer le jeu.
« Cela fait plus de deux semaines que les services du ministère nous assuraient qu’ils étaient imminents. Mais nous sommes toujours en discussion avec la Direction générale de l’offre de soins (Dgos) pour obtenir de meilleures conditions de travail et l’augmentation de notre niveau de rémunération », explique Yann Rouet, co-président de l’Association française des assistants de régulation médicale des Samu. Et parvenir, ce faisant, à la parution d’une grille salariale propre à leur métier, principale raison de la grève.
En effet, depuis la loi Rist, ceux qui sont les premiers interlocuteurs des patients lors des appels aux centres 15, ont désormais un statut de soignant et non plus de personnel administratif, mais toujours sans grille de salaires satisfaisante donc. À Tarbes, à Angers, à Saint-Brieuc… en résumé, le mouvement est suivi « à près de 80 % dans l’ensemble des hôpitaux du territoire, en métropole comme en outre-mer », estime Yann Cholet, depuis les locaux de l’établissement hospitalier breton où il continue de répondre au téléphone, comme tous les Arm grévistes et « assignés ».
Rassemblements annulés, maintien de la grève illimitée
C’est d’ailleurs ce procédé (qui permet à un chef de service hospitalier de faire directement obstacle à l’exercice du droit de grève d’un de ses agents) qui a été l’une des raisons qui ont conduit les deux organisations représentatives des Arm - l’Union nationale des assistants de régulation médicale (Unarm) et l’Afarm - à finalement renoncer à l’action de protestation prévue pour ce jeudi.
L’autre raison concerne le mois de juillet lui-même. « Nous avions en effet prévu d’organiser des rassemblements devant toutes les Agences régionales de santé. Mais compte tenu de la période estivale, nous avons eu peur que la mobilisation soit trop faible », confirme Yann Rouet. Il n’empêche, le mouvement social, lui, continue bel et bien. Il faut dire que les Arm sont encore plus épuisés qu'en début d'année.
Ils continuent à demander des renforts et peinent aujourd'hui à faire face aux flux d’appels de plus en plus nombreux occasionnés par la fermeture des urgences de nuit. Ou, à tout le moins, par leur passage en fonctionnement « en mode dégradé », faute de médecins pour assurer la permanence des soins hospitalière. « Cet été va être dur, mais il nous faudra tenir jusqu’à la rentrée pour reprendre les négociations », prédit Yann Rouet.
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