En juin 2013, à la faveur d’une étude nationale, la DREES (service du ministère de la Santé) a répertorié 736 points d’accueil des urgences en France, essentiellement publics, dont au moins un par département. 62 % sont intégrés à un centre hospitalier et 13 % aux CHRU. Le secteur privé en recense 6 % et le privé non lucratif 16 %.
Les trois quarts des services d’urgences sont équipés d’un poste d’accueil des patients, où un infirmier (dans la très grande majorité des cas) évalue la gravité de l’état de santé des patients et oriente leur prise en charge. La quasi-totalité des CHRU (96 %) s’appuient sur cette organisation – dont 81 % 24 heures sur 24. Dans l’ensemble, la présence d’un médecin à ce poste est rare (seulement 12 % des situations).
En 24 heures d’enquête, 26 % des urgences ont reçu moins de 40 patients, 42 % entre 41 et 80 et 32 % plus de 80, précise la DREES. Dans le détail, cliniques et hôpitaux ne sont pas logés à la même enseigne. En moyenne, les CHRU ont compté 106 passages et les cliniques 59.
Lits disponibles : le privé plus proactif
La gestion des lits fait également apparaître des disparités public/privé. Si 91 % des urgences possèdent un tableau de bord des lits disponibles, la proportion atteint 99 % dans le privé. La moitié des cliniques rafraîchissent leurs informations (sur les lits vacants) au moins quatre fois par jour (contre 30 % des hôpitaux). Surtout, huit cliniques sur dix disposent de personnels dédiés à l’inventaire et à l’affectation des lits, pour seulement 20 % des hôpitaux.
Les ressources en personnel se révèlent également hétérogènes. Sans surprise, le nombre d’équivalents temps plein (médecins, infirmiers, aides-soignants) varie largement - du simple au triple - en fonction du nombre de passages. Ainsi, la moitié des points d’accueil aux urgences qui reçoivent au moins 120 passages par jour tourne avec 16,3 ETP médecins (contre 4,7 ETP pour moins de 40 passages). Sur ce point, à fréquentation équivalente, les cliniques sont moins bien loties que les hôpitaux, notamment parce que la patientèle des urgences privées, en moyenne plus jeune et souffrant moins de troubles mentaux, requiert moins de temps de soins (le nombre d’hospitalisation après passage aux urgences y est deux fois moindre).
Autre différence, la quasi-totalité du staff médical (96 %) des urgences privées est uniquement composé d’urgentistes (hors urgences pédiatriques). À l’hôpital, ce taux est de 61 %.
L’hôpital emploie davantage d’assistantes sociales aux urgences (73 % en CHRU) que les cliniques (31 %).
Côté équipement, 92 % des urgences disposent d’un scanner - les petits hôpitaux à faible activité en étant le plus souvent dépourvus. 68 % des points d’accueil sont dotés d’une IRM.
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