Sept femmes et quatre hommes comparaissent depuis ce lundi au tribunal correctionnel de Paris pour avoir déversé en 2021 un flot de commentaires malveillants sur des publications en faveur de la vaccination contre le Covid 19 du chef adjoint du service de réanimation du CHU d'Amiens-Picardie, le Pr Michel Slama, de la députée Horizons (ex-LREM) de Moselle Isabelle Rauch et de la sénatrice PS de Charente Nicole Bonnefoy.
Commerçant, responsable marketing, aide-soignante, de Moselle, de Somme ou de région parisienne : les prévenus sont de tous âges, catégories socio-professionnelles et horizons. Ils encourent jusqu'à trois ans de prison et 30 000 euros d'amende. Ils ne se connaissent pas, mais tous à cette époque avaient rejoint le canal Telegram du groupe antivaccins "V_V", d'origine italienne. Ils relayaient des messages de haine façon « copier-coller » sur des publications ciblées, ont relaté certains d'entre eux à la première journée d'audience.
Croix gammée dessinée sur le front
« Complices d'un crime contre l'humanité », « collabos d'un système nazi », « psychopathes pro-nazis » sont autant de messages qu’Aart. P, Sylvie T. et Xavier J., entre autres, ont ainsi écrit en juillet 2021 sur une vidéo du professeur Slama, favorable à la vaccination contre le Covid-19. Parfois assortis de photos du médecin, croix gammée dessinée sur le front.
Même schéma avec Isabelle Rauch et avec Nicole Bonnefoy qui, en septembre 2021, avait communiqué sur Facebook à propos d'une proposition de loi visant à rendre la vaccination obligatoire. Face au tribunal, Aart. P et la majorité des prévenus ont nié toute « attaque personnelle », relativisant parfois le poids de leurs propos. À la question « Faire référence au nazisme, ce n'est pas violent pour vous ? », le quinquagénaire a répondu « non ».
D'autres, comme Sylvie T., aide-soignante de 49 ans, ont évoqué une « période de stress », la pandémie, qui lui a rappelé des « heures sombres de l'Histoire » et d'où serait née une « certaine colère ». Leïla G., responsable marketing de 45 ans, souhaitait, elle, « faire entendre la voix d'une minorité ». Une façon de se « déresponsabiliser », a jugé le président. « Peu importe les motivations et les ignorances des gens. La compréhension pourra avoir un effet sur la peine, mais pas sur la culpabilité », a commenté maître Rachid Rahmani, avocat de Nicole Bonnefoy. Le procès reprendra lundi 9 octobre, dernier jour d'audience programmé.
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