Les personnels de l’hôpital psychiatrique du Vinatier, à Bron (Rhône), se sont rassemblés ce jeudi matin à l’appel de trois syndicats (CGT, FO et UNSA) dans l’enceinte de l’établissement pour dénoncer l’agression à l’arme blanche d’un infirmier par un patient, mercredi, et le manque de moyens du centre hospitalier.
« Ce matin, notre collègue était encore en soins, mais sa vie ne semble pas en danger », a précisé au « Quotidien » Jean-Louis Guglielmetto, infirmier de l’hôpital et représentant CGT.
La direction de l’établissement a mis en place dans l’unité d’hospitalisation pour adolescents Flavigny un soutien ponctuel à l’équipe en personnels, « afin de permettre à ceux touchés par l’événement de prendre du recul s’ils le souhaitent », ajoute l’infirmier.
Manque de moyens
L’agression a eu lieu dans l’unité Hubert Flavigny, où un drame similaire avait causé le décès d’un infirmier en 2002. Dotée d’une dizaine de lits, cette unité prend en charge les adolescents âgés de 12 à 18 ans, en état de décompensation psychopathologique aiguë. Selon la presse locale, l’agresseur aurait 17 ans.
« Cette agression n’est pas le fait du hasard, précise Jean-Louis Guglielmetto. En psychiatrie, pour limiter les conséquences de l’agitation et de la violence des patients, il faut des moyens, qui font gravement défaut au Vinatier. »
La CGT réclame des personnels, des lits et des appareils d’alerte d’urgence en état de fonctionnement pour chaque soignant. « Nous sommes équipés d’un dispositif individuel de localisation qui permet d’alerter la sécurité en cas d’agression par une pression sur un simple bouton, mais nombre d’appareils sont défaillants depuis plusieurs mois déjà », explique Jean-Louis Guglielmetto.
Touraine commande une enquête à l’ARS
Réagissant à « l’agression violente » de cet infirmier, Marisol Touraine a demandé à l’agence régionale de santé (ARS) Rhône-Alpes de réaliser en complément de l’enquête judiciaire en cours une enquête « pour établir les circonstances exactes » de l’événement.
La ministre de la Santé a également « exprim[é] sa solidarité » et a « fai[t] part de sa profonde reconnaissance à l’ensemble des professionnels de santé » de l’établissement.
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