17 % de séjours évitables en soins de suite ? La FHP critique une « vision tronquée » de la CNAM

Publié le 04/07/2014
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Crédit photo : S. TOUBON

Le syndicat des soins de suite et de réadaptation de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP-SSR) s’étonne de certaines statistiques de l’Assurance-maladie (CNAM) publiées dans son rapport annuel "Charges et produits".

Selon la CNAM, 17 % des patients pourraient éviter chaque année un séjour en SSR avec un accompagnement au moment du retour à domicile (type Prado), soit 41 500 séjours.

Selon l’Assurance-maladie, les « séjours évitables » sont nombreux pour les méniscectomies, les nettoyages de genou ou la reconstruction des ligaments croisés (43 %), certains actes sur les articulations (hallux valgus, orteils en griffe... 38 %), la chirurgie du poignet et de la main osseuse ou non (de 34 % à 37 %), ou la chirurgie du canal carpien (33 %).

Moyennes pas significatives

La CNAM envisage un dispositif de mise sous accord préalable ciblant les établissements accusant un retard significatif de développement de la chirurgie ambulatoire.

Ce qui fait bondir les représentants de la FHP-SSR.

« 17 % de séjours évitables ? Mais de quels patients parle-t-on ? Sur quelles variables se base cette analyse ? Il faut prendre en compte l’ensemble de la description du terrain clinique du patient et notamment l’intensité des actes de rééducation et les comorbidités associées ainsi que son profil médico-social », affirme Théodore Amarantinis, délégué général de la FHP-SSR.

La FHP-SSR précise que si les durées moyennes de séjour en soins de suites sont hétérogènes, c’est surtout en raison d’un biais dans l’analyse. « On se demande si la CNAM n’a pas une vision tronquée de son analyse. En effet, si on ne prend pas en compte l’ensemble des caractéristiques médicales du patient et de son environnement social, les moyennes ne sont pas significatives, affirme Gabriel Bossy, président de la FHP-SSR. D’un point de vue médical, comme d’un point de vue économique, évincer en partie les SSR de la filière de soins reste extrêmement dangereux : c’est prendre le risque d’augmenter les récidives et les réhospitalisations, et diminuer les chances de récupération du patient. »

Ch. G.

Source : lequotidiendumedecin.fr