Samedi dernier, 1 500 patients, élus locaux et personnels soignants ont manifesté dans les rues d’Orthez (Pyrénées-Atlantiques) pour soutenir la maternité de la ville, menacée de fermeture. 4 500 personnes ont également signé une pétition en ligne réclamant le maintien de l’établissement.
De niveau I, la maternité d’Orthez réalise près de 400 accouchements par an. L’agence régionale de santé (ARS) Aquitaine étudie la possibilité de délocaliser le plateau technique à Pau, situé à 50 kilomètres. Raison invoquée : la pénurie de praticiens hospitaliers titulaires. « Depuis la fin de l’année dernière, nous avons beaucoup de mal à recruter des gynécologues-obstétriciens, avoue Sylvie Frouart, cadre sage-femme. Par ici, la démographie médicale est en berne. Un pool de remplaçants occupe pour l’instant nos deux postes à pourvoir ».
Projet physiologique alternatif
La professionnelle ne cache pas son inquiétude : à Oloron-Sainte-Marie, autre ville de 10 000 habitants du département, un PH doit partir en 2015, indique-t-elle. À Pau, trois des sept PH de l’hôpital cesseront leur activité la même année. « Du coup, ce n’est vraiment pas le moment de fermer notre maternité ! ».
Concrètement, l’ARS ne propose pas de fermer les portes de l’établissement mais, faute de médecins, de faire de la maternité d’Orthez un « projet périnatal exemplaire », consacré à la prise en charge physiologique pré et post-accouchement par les 13 sages-femmes de l’hôpital (dont 10 équivalents temps plein). L’emploi serait maintenu et les compétences préservées, assure-t-on au « Quotidien ».
« Ce n’est pas l’idéal, commente Sylvie Frouart, qui insiste sur la spécificité de la maternité d’Orthez. Qui nous garantit que nous n’allons pas être croqués par la maternité de niveau III de Pau ? »
La décision finale devrait être prise courant juin.
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