J’EXPLIQUE
• L’histoire naturelle de l’atopie (marche allergique) comporte successivement une dermatite atopique, une allergie alimentaire, un asthme, puis une rhinite allergique (RA), mais cette séquence peut varier selon les individus, la RA pouvant débuter avant l’asthme.
• Les signes et symptômes de la RA sont la congestion nasale (obstruction), les éternuements en salve, une rhinorrhée antérieure et/ou postérieure, un prurit nasal, buccal ou facial. Une sinusite est quasi constante au cours de la RA. Un larmoiement avec prurit oculaire est présent chez un patient sur deux.
• La RA est modulée par de nombreux facteurs dont les principaux, avec à la base une susceptibilité génétique, sont l’exposition aux allergènes perannuels (acariens de la poussière de maison, animaux, blattes) ou saisonniers (pollens), aux polluants atmosphériques (poussières, particules diesel, ozone), à la fumée de tabac, etc.
JE MONTRE
J’INFORME
• Globalement, à chaque nouveau contact avec les allergènes responsables, les symptômes allergiques sont plus intenses, surtout si l’exposition est forte. Cet effet d’amplification des symptômes impose de réduire l’exposition (pollens) ou de réaliser une éviction si elle est possible (acariens, animaux) et de traiter le patient sans attendre.
• L’inflammation naso-sinusienne entraîne un remodelage de la muqueuse (comme celle des bronches au cours de l’asthme). Elle induit aussi une hyperréactivité nasale spécifique vis-à-vis des allergènes en cause, et non-spécifique envers les facteurs aggravants (principalement les polluants et le tabac).
• La RA doit être gérée dès son apparition pendant l’enfance car l’inflammation nasale peut favoriser l’apparition de nouvelles allergies.
• Le risque d’asthme est augmenté chez les individus atteints de RA et inversement : 40 % des patients atteints de RA ont un asthme et 80 % des patients atteints d’asthme (100 % pour certains experts) ont une RA. Le risque d’hyperréactivité bronchique est au moins doublé en cas de RA.
• Chez les jeunes enfants atteints de RA isolée par allergie pollinique, l’immunothérapie allergénique réduit le risque de développement ultérieur d’un asthme.
JE PRESCRIS
Comme celui de l’asthme, le traitement de la RA est basé sur une approche par paliers.
– Symptômes intermittents légers ( ≤ 4 jours/semaine et ≤ 4 semaines successives) : le plus souvent éternuements et/ou écoulement nasal, sont soulagés par des antiH1 par voie orale ou intra-nasale (AIN) à la demande. Si l’obstruction nasale prédomine, un CIN peut être associé à une cure de 8-10 jours d’un décongestionnant nasal à la demande.
– Symptômes intermittents modérés à sévères (> 4 jours/semaine et > 4 semaines successives) : un CIN administré en continu pendant toute la durée de l’exposition allergénique est l’option la plus efficace.
• Les patients atteints d’allergie pollinique connue peuvent « anticiper » l’apparition de leurs symptômes en prenant un antiH1 oral 2 à 3 semaines avant le début de la saison, à poursuivre au moins pendant un mois après l’amélioration des symptômes.
• Les patients doivent être revus au bout de 4 semaines : si la réponse au traitement est partielle, les symptômes résiduels peuvent être accessibles à des médicaments spécifiques : antiH1 par voie intraoculaire en cas de conjonctivite, bromure d’ipratropium si la rhinorrhée persiste, antiH1 locaux si l’obstruction nasale persiste – voir avis ORL.
• Dans tous les cas : – éviction des allergènes ; – considérer l’immunothérapie allergénique (ITA), pas seulement pour les RA réfractaires au traitement médical, car chez l’enfant atteint de RA pollinique isolée, l’ITA peut retarder ou éviter l’apparition d’un asthme.
J’ALERTE
• Au moins 40 % des RA sont ou deviendront asthmatiques. Au moins 80 % des asthmatiques ont une RA qui constitue un facteur d’aggravation de l’asthme : le seul traitement de la RA améliore ce dernier.
• Toute RA nécessite un bilan simple : consultation d’un allergologue + prick tests cutanés d’allergie.
• Lorsque les symptômes de RA apparaissent ou s’aggravent sur le lieu de travail (et disparaissent le week-end ou pendant les vacances), le diagnostic de RA professionnelle doit être envisagé.
JE RENVOIE SUR LE WEB
www.inserm.fr/information-en-sante/
dossiers-information/rhinite-allergique
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