J'EXPLIQUE
• Les symptômes de la rhinite allergique (RA) (écoulement et obstruction nasale, larmoiement, éternuements, picotements des yeux et des fosses nasales...) résultent d’une sensibilisation anormale et d’une réaction excessive du système immunitaire envers une substance étrangère au corps, l’allergène. Il s’agit le plus souvent des acariens, des pollens de graminés au printemps ou l'été (rhinite saisonnière) ou des poils d’animaux, notamment de chat. Les symptômes peuvent être sévères et altérer considérablement la vie quotidienne.
• Lorsque l’allergène entre en contact avec les voies respiratoires, le système immunitaire déclenche une réaction inflammatoire avec une congestion (dilatation des petits vaisseaux), une inflammation des muqueuses respiratoires et une augmentation des sécrétions. La RA est la manifestation la plus courante et la plus constante de l’allergie respiratoire
• Le risque de développer un asthme en présence d'une rhinite allergique est 3 à 10 fois supérieur qu'au sein d'une population normale.
JE TRAITE
• La réduction de l'exposition aux allergènes (calfeutrage des vitres, évitement de la proximité de certains arbres en fleurs, port de lunettes de soleil, voire de masque,...)
• Les corticoïdes locaux par voie nasale sont de très bons anti-inflammatoires dans la RA, très efficaces sur les symptômes. Pendant les premiers jours de traitement, sur une muqueuse inflammatoire, l’application d’un corticoïde peut provoquer des picotements, des sensations de brûlures nasales et/ou des éternuements. Ces manifestations d’irritation locale disparaissent le plus souvent en quelques jours.
Mais on bannit l'injection IM de corticoïdes, encore réclamée par certains patients, en raison d'un risque important d'effets secondaires.
• Les antihistaminiques (anti-H1) administrés par voie orale agissent sur les symptômes (écoulement et obstruction nasale, éternuements, conjonctivite...). L’histamine, substance libérée par les mastocytes, est impliquée dans le mécanisme inflammatoire de la réaction allergique. Les antihistaminiques sont efficaces sur l’écoulement et l’obstruction nasal ainsi que sur les symptômes associés tels le prurit du voile du palais et les signes oculaires.
• Des traitements locaux à base d’antihistaminiques, cortisone ou de cromoglycate sodique peuvent aussi être prescrits pour décongestionner les muqueuses et réduire les écoulements.
• L’association d’un décongestionnant (pseudoéphédrine) à un anti-H1 permet d’améliorer l’efficacité sur l’obstruction nasale, mais fait courir des risques d’interactions médicamenteuses, notamment avec d’autres vasoconstricteurs, et d’effets indésirables (agitation, tachyarythmie, HTA, anorexie, etc.). Une diminution progressive de l’efficacité sur l’obstruction nasale par le développement d’une tolérance à l’effet de la pseudoéphédrine limite leur usage à une durée de traitement de 5 jours au maximum. Ce traitement est donc réservé aux obstructions nasales sévères.
• Un traitement de fond du terrain allergique peut être prescrit, après bilan allergologique, sous la forme d'une immunothérapie spécifique (ou désensibilisation). La voie sublinguale est préférée à la voie sous-cutanée car aussi efficace et moins porteuse de risques. Ce traitement modifie les mécanismes immunologiques de la réaction allergique sur le long terme dans le sens d'une modération en présence de l'allergène.
J'ALERTE
• La persistance des symptômes de la rhinite allergique malgré la réduction de l'exposition aux allergènes et la prise de traitements doit faire reconsulter pour évaluer d'éventuelles complications (sinusite allergique, asthme...).
• Un écoulement unilatéral doit faire rechercher une autre cause à l'obstruction nasale (tumeur, polypes...)
• Si des signes respiratoires sont associés comme de la toux ou des sifflements respiratoires, envisager l'association d'un asthme à traiter avec la rhinite allergique. En effet, les deux pathologies sont fréquemment associées, et la rhinite allergique est un facteur de risque d'asthme.
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