Contrairement à certaines idées reçues sur les adolescents, les messages d’éducation nutritionnelle sont correctement intégrés par cette génération, selon les résultats d’un travail de thèse menée dans le département de médecine générale du CHU d’Angers, publiés et commentés dans le dernier numéro de la revue Exercer (1).
› Ce travail de recherche a exploré les représentations des ados sur l’alimentation. Des entretiens semi-directifs (46) ont été menés auprès de 19 adolescents et 27 adolescents de 14 à 17 ans recrutés dans 5 lycées de zones socio-démographiques variées de la région Pays de la Loire. Parmi eux, 6 étaient en surpoids.
› Les résultats montrent que les adolescents sont méfiants vis-à-vis de la nourriture industrielle et de la restauration collective. Les massages nutritionnels, ceux véhiculés par les parents mais aussi les médias semblent majoritairement bien connus. Pour autant, les fast-foods restent prisés des adolescents malgré les a priori négatifs transmis par l’entourage.
Sur le rôle de l’alimentation dans la socialisation, le repas familial est perçu comme un moment de convivialité et d’échange. Il évoque l’image nourricière et éducative du parent, ainsi que l’héritage culturel. Mais les repas pris hors du cercle familial a un rôle de marqueur identitaire vis-à-vis des pairs.
L’importance de l’image corporelle a été notée. Sans surprise, la minceur a été considérée comme un signe de beauté et de normalité.
Des connotations sexuées ont été aussi relevées. Ainsi, la salade, le poisson, les pommes, les légumes sont des aliments « féminins » tandis que la viande et les pommes de terre sont ceux du sexe fort.
› Mais des adolescents bien informés ne signifie pas meilleure alimentation. La défiance à l’égard de la nourriture industrielle, la valorisation du bio – dont les contours sont du reste mal définis par les ados » – constituent un paradoxe avec l’importance de leur fréquentation des fast-foods. « La confrontation de ces résultats avec la consommation réelle souligne le hiatus entre cognition et modification
des comportements », notent les commentateurs de l’étude.
Ce travail met en évidence un rapport complexe et ambivalent de cette génération face à la nourriture. Aux auteurs de souligner la difficulté de mettre en œuvre des messages nutritionnels au sein d’une population qui connaît pourtant bien les règles.
› Ces résultats sont à rapprocher de ceux d’une expérience grenobloise d’une école de management qui conclut qu’un argument santé qui néglige l’argument social a toutes les chances d’être inefficace auprès des adolescents, cette génération étant particulièrement sensible aux normes sociales et à l’influence de leurs pairs.
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